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INFO TRISTESSE/ LYLE MAYS

RIP LYLE MAYS/ Depuis longtemps, j’espérais que les retrouvailles entre les deux fondateurs du groupe qui fut au sommet du jazz pendant vingt cinq ans, se réaliseraient. Nous n’écouterons plus le Pat Metheny Group et cette alliance magique entre le pianiste et le guitariste. Lyle Mays nous a quittés hier

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INFO TRISTESSE/ ALBERT “TOOTIE” HEATH/ 1935-2024

D’une fratrie de Jazzmen de grand renom, Al était le batteur. Avec son frère Jimmy saxophoniste et son frère Percy contrebassiste, ils fondèrent les Heath Brothers en 1975.
Baignant dans le Be-Bop, ils devinrent tous trois de grands musiciens.
La carrière d’Albert commence en 1957 lorsqu’il est engagé par John Coltrane pour son disque intitulé “Coltrane” imprégné de couleurs orientales et de rythmes latins mais aussi de swing.
Le thème “Bakai” s’ouvre par un rythme Africain. On entend un triolet sur la caisse claire, suivi du swing médium sur une partie du thème et des solos.
Si vous écoutez “Time Was”, le drive est souple et léger, les baguettes tapent sur les cymbales avec mesure.
La batterie sait se montrer discrète à l’écoute de “While My Lady Sleeps”.
En 1960, Albert participe à la session de Wes Montgomery intitulée “The Incredible Jazz Guitar Of Wes Montgomery”.
La façon d’accompagner du batteur montre qu’il était à l’écoute des autres en nuançant, en prenant soin de ne pas couvrir ses partenaires.
En 1964, il est le batteur de la session de Kenny Dorham “Trumpeta Toccata”, album édité chez Blue Note. Son swing est discret et moelleux, son feeling du latin dans le même esprit. Le swing est doux, élégant comme on peut entendre sur “Night Watch”, comme l’est le rythme Soul Funky de “Mamacita”. Même sur le morceau “The Fox” au tempo rapide et au swing haletant, la maîtrise sonore des cymbales est assez grandiose.
Il participe aux sessions avec d’autres grands comme Benny Golson et Art Farmer.
Al Heath participa à la session grandiose de “The prisoner” d’Herbie Hancock en 1969. Cette session est connue pour la composition magnifique intitulée “I Have A Dream”. Le batteur installe un groove particulier sobre avec une pointe de Funk.
En 1969, il est aussi le batteur du disque “Fat Albert Rotunda”. Il a une frappe précise, un groove contenu et subtil. Sur “Tell Me A Bedtime Story” le rythme insufflé par la baguette est groovy.
Al accompagnera d’autres nombreux grands artistes, Dexter Gordon sur les albums “More Power” ou “The Apartment”.
En 1969 toujours, Albert sort “Kawaida” un retour aux racines des rythmes Africains. Avec à ses côtés Herbie Hancock, Buster Williams, Don Cherry, les percussionnistes Ed Blackwell et James Mtume, ainsi que son frère Jimmy, le batteur est en quête d’étrange et de mystique. Ce projet est de l’improvisation pure autour de cellules rythmiques de basse et de percussion.
Le premier morceau “Baraka” tourne autour des percussions et du chant. Plus mélodieux, le second morceau “Maulana” est plus construit, plus écrit. Les accords d’Herbie Hancock donnent aux solistes l’espace harmonique pour dérouler de très belles phrases. Dans le jeu d’Albert “Tootie” Heath on entend l’héritage des rythmes. La légèreté de la frappe du batteur, néanmoins précise, donne une idée du style et de l’esthétique. J’imagine les paysages, les rythmes ancestraux ceux de l’Afrique quand j’écoute “Kamili” une ode au voyage que les accords de piano aident à cette évasion.
Entre mystique et Free, voici les deux routes que trace cet album.
En 1974, l’album important même majeur dans la carrière de Tootie est “Kwanza The First”.
Le morceau ”Dunia” est plus cool moins Free que sur le disque dont nous parlions précedemment. Si le batteur a une belle technique j’aime la qualité de la frappe précise, intense et maîtrisée sur le plan du volume.
Ce maître de la batterie avait un swing bien souple qui rebondit bien.
Les Heath Brothers, formation familiale réunissant les trois frères, laisse entendre la joie et l’euphorie du swing.
Dans l’album ”As We Were Saying”de 1992 le drive est généreux tout au long du disque à noter sur “Bop Again”. Le jeu pouvait être imbibé de swing, mais toujours avec subtilité, finesse.
Ecoutez “South Filthy” le rythme dont on entend bien la grosse caisse.
Quand on me dit Albert Heath, c’est aux trois frères que je pense souvent, comme c’est le cas avec l’album mentionné plus haut. Les Heath Brothers jouèrent avec Pat Metheny lors d’un concert à Cannes le 28 janvier 1983. “Tootie” Heath donne bien la pulse aux solistes, Jimmy et Pat qui pour ce dernier impressionne par ses phrases fluides techniques et émouvantes.
Avec les Heath Brothers, le Blues n’est jamais loin comme on l’entend sur le morceau “Move To The Groove”.
Récemment, le pianiste Emmet Cohen l’a invité à jouer en trio. Malgré le grand âge, le swing était toujours là.
Albert “Tootie” Heath est décédé à l’âge de 88 ans. Le Jazz perd un grand serviteur du Swing. Batteur de Hard Bop, il est intéressant de noter la trajectoire, ce retour aux sources dans les années 70.
Ce batteur accompagnait ; il ne cherchait pas à impressionner mais plutôt à soutenir les solistes.