Le saxophoniste de Jazz est décédé aujourd’hui à l’âge de 81 ans. Disciple de John Coltrane avec Archie Shepp , Albert Ayler et bien d’autres comme Marion Brown ou John Tchicai Pharoah Sanders participa à ce mouvement du Jazz Spirituel aux limites du Free.
Si sa sonorité métallique s’accompagne de phrases fluides dans un style Bop, le saxophoniste cherche explore des contrées sonores que Trane commença à appréhender.
La déflagration est le mot qui me vient lorsque j’écoutai sa collaboration au disque « Méditations » de son mentor.
Il participera également à « Ascension » une tornade, un magma sonore.
Doté d’une grande technique, le saxophoniste ayant appris le langage du Jazz moderne dépassera ce stade pour accéder à la spiritualité.
Dans ses albums en leader, il continuera la voie tracée par Coltrane une musique extrêmement épurée sur le plan harmonique et rythmique.
Cette musique est une suite de mouvements qui prennent de l’intensité au fur et à mesure des minutes.
Son disque « Tauhid » enregistré en 1966 illustre cet esprit de quête. Si le premier mouvement « Upper Egypt And Lower Egypt » est long à démarrer la tourne est un mélange de Soul et de Jazz.
La suite du disque comporte tout une part de mystères où l’on entend des tensions et des échappées vocales.
Sur « Karma » enregistré en 1969, le saxophone rugit littéralement sur le premier morceau « The Creator Has A Master Plan » qui dure plus de trente deux minutes.
L’album « Elevation » en 1973 démarre par un motif basé sur les pentatoniques. La contrebasse et le piano jouent en boucle cette séquence au cours de laquelle le saxophoniste déploie son énergie magnifique.
Le saxophoniste est au delà de la musique. Son approche est celle de quelqu’un qui accéde à la spiritualité et au mysticisme en puisant dans la musique Indienne et Africaine.
Si l’atteinte d’une forme de transcendance est au cœur de la démarche de Pharoah Sanders, je vous laisse toutefois avec un extrait de l’album « Love And Peace », qu’il enregistra avec McCoy Tyner et Elvin Jones The Elvin Jones Jazz Machine en 1982.
Ce morceau « Korina » est un grand moment d’émotion où la sonorité du ténor très sensuelle met en relief la grandeur et le romantisme de la mélodie.