Sur la route du Jazz

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SUR LA ROUTE DU JAZZ/ DAVID SANBORN 1945-2024

Le Cool a eu deux sax alto magnifiques Paul Desmond et Bud Shank aux sonorités très douces.
Dans les années 70, le saxophone alto de David Sanborn fait sensation. Il ressent le Blues avec un grand feeling servi par une sonorité métallique unique.
Jouant sur de nombreuses sessions pour des artistes de pop mais aussi de Jazz, il se détache par sa sonorité particulière métallique aux accents Blues.
David Sanborn, je le découvris en regardant le film “L’Arme Fatale” lorsque dans la bande originale, ses salves Bluesy se mêlent à celles d’Eric Clapton.
Il intègre le groupe de Stevie Wonder et part même en tournée avec lui.
Lorsqu’on écoute son premier album “Taking Off” l’ empreinte est de suite reconnaissable. On se trouve plongé dans le groove de la Soul et Funk dès le premier morceau. Les séquences sont très syncopés, on trouve souvent de cocottes de guitare.
Doté d’un feeling incomparable, David Sanborn ne se limitait pas aux phrases Blues.
Il avait un sens de la mise en place bien groovy des syncopes dynamiques si vous écoutez “Duck Ankles”. Les phrasés Jazz sont présents aussi. J’aime bien les riffs de cuivres sur “Funky Banana”.
Le saxophoniste avait une grande technique pouvant déployer des flots de notes. Sur “The Whisperer” le sax enchaîne des notes avec une grande aisance.
Il faisait chanter son saxophone, allait chercher les aigus. Une grande sensibilité chez ce musicien s’entend à travers les nombreux morceaux, sa sonorité est très touchante.
Groove toujours le morceau “Black Light” m’ensorcèle par ses notes de saxophone métalliques et brûlantes. En fond, on entend les cordes et ce sax magnifique nous impressionne par ses phrases et son sens du groove. Les envolées de l’altiste sont uniques.
S’il fallait retenir un morceau du disque ce serait celui-ci.
“Blue Night”est lui aussi un magnifique thème ,au cours duquel les congas s’illustrent.
nervosité dynamisme avec le titre “Flight” un morceau explosif. Les percussions s’enflamment les cordes interviennent par salves très dynamiques.
Le saxophoniste pouvait entraîner l’auditeur et provoquer l’émotion avec seulement quelques notes. Le Blues est bien présent dans sa musique mais les articulations Jazzy apportent un beau mélange. Souvent les thèmes du saxophoniste sont une phrase de quelques mesures ancrée dans le Blues sur un rythme groove.
Très influencé par la Soul, il dégage une impression de sensualité mêlée à du romantisme. Ecoutez “Smile” chanté par plusieurs voix sur lesquelles le sax déroule des motifs qui vous emportent. De ses solos se dégagent une sorte de tourbillon sonore qui vous touche.
Le rythme du groove et de la Funk sont présents chez ce saxophoniste qui s’enflamme si vous écoutez “Mamacita”. La rythmique de la batterie et de la basse est d’un dynamisme.
Les envolées du saxophoniste et ce son métallique en font un artiste inimitable.
Dans son disque de 1977 “Promise Me To The Moon” le saxophoniste fait un très joli hommage à James Taylor en reprenant une de ses chansons “Benjamin”. Cet album sonne plus Folk.
Mystère et exotisme sur une composition de Mark Egan au cours de laquelle le saxophoniste use du soprano.

Il est compliqué de présenter succinctement cet artiste tant ses compositions ont été écoutées. On citera “Hideaway” aux nombreux accents Blues des sonorités plus sensuelles comme sur le morceau “Carly’s Song”. “Lisa”est aussi une composition qui exprime douceur et sentiments.
Dans les années 80, le saxophoniste se distingue par des thèmes groove. L’autre jour je parlais de “Run For Cover” du côté Funk apporté par la basse, la guitare et les nappes de clavier. Un album qui est dans ce climat est le disque “Voyeur”.
Dans le même esprit vous avez “As We Speak”.
Vers la fin des années 90, le saxophoniste se dirige vers des sonorités plus Jazzy.
Il reprend “Infant Eyes” un des chefs d’oeuvre de Wayne Shorter sur son disque”Songs From The Night Before”. Sur “Inside”, Sting interprète “Ain’t No Sunshine” dont l’arrangement de clavier et de guitare est épuré. Ces sonorités entourent la magnifique voix du chanteur Britannique.
La reprise du morceau de Joni Mitchell “A Man From Mars” en 2003 est très sensuelle et émouvante.
En 2015, il sort “Time And The River” dont on retiendra la voix suave de Randy Crawford sur “The Windmills Of Your Mind”.

Le saxophoniste avait participé à de nombreuses sessions d’enregistrement ce qui faisait de lui un musicien de studio très prisé. Il participera à des sessions historiques avec James Brown. Dans l’album “Reality”,David Sanborn joue sur le titre “Further On Up The Road”.
Il jouera aux côtés de Stevie Wonder sur son album “Talking Book”, sur le morceau “Tuesday Heartbreak”. On entend les interventions en sorte de réponse au chant.
En Jazz il fut aux côtés de Gil Evans, Bob James ou Al Jarreau.
L’altiste réalisa un grand nombre d’albums au cours desquels la sonorité fut toujours très Bluesy qui touche seulement avec quelques notes.
Habité depuis sa jeunesse par le Gospel et le Blues, il n’aura de cesse de faire chanter son instrument de nous émouvoir. Sur “Here And Gone” il revient à une musique plus proche des racines et plus acoustique.
Emotion et classe sont deux termes qui lui vont bien. Pouvant jouer Blues comme Jazz, il était un musicien à la grande capacité d’adaptation.
Sanborn Sessions