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SUR LA ROUTE DU JAZZ/ TINY GRIMES/ EN DIRECTION DU BE-BOP

Tiny Grimes le guitariste qui accompagna quelques sessions Be-Bop dans les années 40 et 50 fut influencé par Charlie Christian, précurseur de ce style à la six cordes.
Tiny est connu pour sa place de sideman auprès des plus grands Art Tatum, Charlie Parker Coleman Hawkins.
En compagnie du pianiste, il enregistrera plusieurs sessions. Sur le standard “I Got Rhythm” j’entends des accords qui déboulent à toute vitesse accompagnant les salves du piano puissant. On entend un accompagnement similaire à la pompe et un solo fait de phrases rapides ciselées.
Sur un morceau plus lent “I Ain’t Got Nobody”, la guitare rebondit bien sur les notes joyeuses de la contrebasse de Slam Stewart. Le jeu sur “After You’ve Gone” illustre une jolie technique par des notes en croches. Les phrases sont aérées au cours du morceau “Moonglow”. Pendant seize mesures, le guitariste déroule des phrases mélodieuses avec un son médium. La sonorité du Tiny a dû probablement influencer des années plus tard le guitariste Grant Green. Tiny faisait souvent des incursions du côté du Blues.
Il accompagne le morceau “ I Would Do Anything For You” sur un swing medium et accentue tous les temps. On entend quelques articulations chromatiques, on est au balbutiement du Be-Bop. Les croches swinguent au cours de phrases dynamiques suivies de mises en place d’accords avec piano et contrebasse.
Tiny n’a pas une oeuvre discographique très étendue mais participeront à ses enregistrements, quelques grands jazzmen.
Avec Coleman Hawkins, il enregistrera “Blues Groove” en 1958 une session magnifique imprégnée de Blues. “Marchin’ Along” est un thème construit sur une tourne basique autour de laquelle la guitare swingue à souhait dans une joie communicative.
Le son crépitant de Coleman Hawkins est un vrai régal. Pendant dix sept minutes les solos s’enchaînent. Le groupe enchaîne par une composition de Benny Goodman. Dans un esprit Blues j’entends un motif qui me rappelle “Doxy”. Sur cette structure standard en trente deux mesures le guitariste joue des phrases simples du point de vue rythmique et harmonique mais tout est dans le rapport des notes avec la section contrebasse batterie.
Retour aux profondeurs du Blues en écoutant” Blues Wail” un thème au tempo cool.
Le guitariste use de la pentatonique sans modération. Les glissés apportent de la douceur aux phrases. Le guitariste fait preuve d’un certain minimalisme dans l’exposition des thèmes et le jeu en improvisation si vous écoutez “April In Paris”. La flûte, le saxophone et la guitare sont dans un mood Blues avec le thème “Soul Station”.
Le Blues est toujours présent dans les enregistrements notamment le disque “Callin’ The Blues” où les notes d’introduction ressemblent à “Johnny Be Good”.
Plus apaisé et tranquille, “Blue Tiny” s’étire pendant plus de onze minutes. Sur un rythme en triolets, les glissés et les bends de cordes s’enchaînent.
Les tournes harmoniques sont basiques tournant autour de structures simples comme le Blues. “Grimes’Times” est ponctué de riffs joués par le trombone et le sax d’Eddie Lockjaw Davis. La fluidité n’est peut être pas au rendez vous mais l’esprit est séduisant.
“Air Mail Special” plus rapide laisse entendre des phrases toniques de la part du guitariste.
En 1959, en compagnie de Jérôme Richardson flûtiste et saxophoniste, le guitariste publie “Tiny in Swingville”. Sur “Annie Laurie”, la guitare joue le thème dont la mélodie a comme contrechant un riff de saxophone qui part sur le contretemps du premier temps.
Le solo de guitare est mélodieux enjoué avec de belles croches rayonnantes.
Si les phrases paraissent rudimentaires, le swing est présent dans les phrases.
Souvent le guitariste rejoue plusieurs fois la note et lance quelques articulations Be-Bop. Le guitariste était habité par le Blues si vous écoutez “Home Sick”.
Sur le plan stylistique, j’entends des motifs de style Boogie si vous écoutez “Frankie And Johnny”. Les impros sont basées sur des riffs.
J’aime beaucoup la douceur du saxophone et les notes de guitare stridentes quelque peu.
Dans les années 70, Tiny enregistra une session pour le label The Définitive Black And Blue Sessions. Le style de ce guitariste est très empreint de Blues.
Sur un tempo cool, le guitariste joue au fond de la pulse.
Beaucoup de grilles ont l’harmonie d’un Blues. On est toujours dans le swing jovial sur le morceau “I’ve Found A New Baby” un thème sur lequel le guitariste lance des phrases Jazzy. Pour ce qui est du Be-Bop Tiny était dans l’esprit.
Son jeu sur “Body And Soul” illustre le raffinement dont pouvait faire preuve le guitariste. La sonorité est douce, les phrases langoureuse et Jazzy.
En tant que sideman, la collaboration la plus prestigieuse est sans aucun doute celle avec Charlie Parker. Le sax composa “Tiny’s Tempo” un Blues joyeux joué à un tempo tranquille.
“Romance Without Finance” est aussi une mélodie au swing médium qu’il jouera avec Bird.
On y entend les phrases novatrices de Charlie Parker tandis que le guitariste mêle passages diatoniques et quelques articulations chromatiques.
Tiny Grimes n’est pas Django Reinhardt ou Charlie Christian du point de vue de la technique mais il pose certains jalons pour aller vers le Be-Bop. Si ses phrases sont rudimentaires composées de motifs en pentatoniques, certaines séquences laissent entendre quelques éléments modernes.

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