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SUR LA ROUTE DU JAZZ/ CARLOS PATATO VALDES

Carlos Patato Valdes était un grand joueur de congas, il est connu pour accorder ses fûts.
Il naît à Cuba et vient aux Etats Unis dans les années 50 où il commence à jouer avec Dizzy Gillespie, les percussionnistes Mongo Santamaria et Machito.
En 1967, il sort son premier album en compagnie d’Eugène Arango, un autre percussionniste et chanteur. Le rythme gronde lentement sur “Mas Que Nada”.
Les rythmes des percussions se superposent. Les percussions intensifient leur jeu sur “Ingrato Corazon”.
Tantôt le jeu est puissant tantôt doux avec des nuances et des subtilités.
On retrouve l’intensité sur “Caridad Malda”.
Dans la carrière du percussionniste, on peut parler de “Masterpiece” datant de 1993.
Un morceau comme “Adios Pampa Mia” relativement simple est une jolie mélodie jouée à la flûte, agrémentée des percussions au rythme apaisant, qui montent en intensité à la fin du morceau.
Sur le morceau “Cute” le saxophone à la sonorité bien métallique dialogue avec la percussion. La conga de Patato est très variée dans le jeu.
Sur des ambiances apaisées comme sur “Reflexionando” le jeu est minimaliste et précis.
La version de “Nica’s Dream” laisse s’exprimer les percussions qui bien entendu s’inscrivent dans le contexte Cubain. La partie swing du thème est jouée latin dans les solos.
Rythme régulier et festif sur le morceau “El Montino de Patato”.
L’album en 1995 intitulé “Ritmo y Candela” dans lequel participent Changuito et Orestes Vilato montrent que “Patato” place ses interventions où il veut.
Sur une autre piste “Los Maestros Hablan” la conga arrive doucement en finesse. Des rythmes se déploient petit à petit pas complexes.
“Desde Del Fondo Del Rio” est plus énergique, j’entends même du groove sur ce thème joué à la flûte et accompagné avec précision par le piano. Les cellules rythmiques que déroule les percussions.

En 2000, avec à ses côtés Hidalgo et Candido, il sort “The Conga Kings”. La conga est souple, vive, énergique et les chansons conviviales. Patato était un percussionniste aux nombreuses nuances. Sur le titre “Avisale A Mi”, les rythmes sur la conga sont nerveux toniques, on entend des débits élevés

En tant que sideman, Carlos jouera sur le disque de Kenny Dorham de 1955 “Afro Cuban”
Sur “Afrodisia” la tourne est énergique mais sobre du point de vue de la frappe. On entend des accentuations sur le 2 et 4éme temps le rythme étant entre binaire et ternaire.
En ce qui concerne le morceau tranquille “Lotus Flower” j’entends un rythme simple en croches. La percussion est plus variée et dynamique sur “Minor’s Holiday”. On entend des syncopes et un rythme plus dense.
Le trompettiste reprend un morceau de Gigi Gryce intitulé “Basheer’s Dream”. L’énergie est au rendez vous, le percussionniste intervient avec justesse et discrétion.
Le joueur de congas participa à de nombreuses sessions aux côtés d’autres grands artistes de Jazz comme le flûtiste Herbie Mann mais aussi le batteur Art Blakey sur Orgy in Rythm et le guitariste Grant Green “Latin Beat”.
L’album d’Art Blakey tourne autour de la batterie et des percussions qui sont explosives sur “Buhaina Chant”. “Ya Ya” est une immersion dans les racines, celles de l’Afrique et des Caraibes. Les chants sont hypnotiques.
Le solo est d’une grande régularité sur “Toffi”.
Carlos Patato est aussi à l’aise sur des rythmes qui swinguent.
Sur “Mambo Inn” on entend le congas qui joue sobre. Le percussionniste se laissera emmené vers l’horizon du Soul Jazz si vous écoutez “Boogaloo In Room 602” de Willy Bobo. Les congas sont d’une grande énergie sur “O’Man River” comme sur “The Breeze And I”.
Le percussionniste jouera sur un disque aux accents latins celui du pianiste Duke Pearson intitulé “The Phantom” en 1968.
La composition éponyme est énigmatique. Au milieu des accords de piano et des notes de vibraphone, la conga déroule un rythme envoûtant.
Carlos Patato proposait une grande variété de rythmes joués avec précision et énergie. Roi de la conga, il jouait de nombreux rythmes dynamiques et variés.

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