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SUR LA ROUTE DU JAZZ/ SAMMY DAVIS JR (1925-1990)

Multi instrumentiste, Sammy Davis Jr.r savait captiver l’auditoire. Showman et crooner, il enregistrera de nombreux albums.
Son premier disque en leader remonte à 1955, « Starring Sammy Davis Jr ».
Les nappes de cuivres sont confectionnées par Sy Oliver et Mort Stevens, deux célèbres arrangeurs que l’on retrouve sur de nombreuses sessions.
Sammy Davis interprète les grands standards de la musique Jazz. La voix est renforcée par les riffs des cuivres.
Le grain du chanteur est généreux. On sent chez lui un vrai plaisir d’interpréter le répertoire comme le swing que porte ce Big Band. Les interventions de cuivres sont souples pour soutenir cette voix.
Sur son premier album, la version de « September Song » apporte de la douceur et de la finesse comme son interprétation de « My Funny Valentine ». Les notes de guitare s’immiscent en toute discrétion.
Sur « Just For Lovers », vous pourrez entendre de grandes chansons. Lyrique sur « Come Rain Or Come Shine », le chanteur est accompagné par des cuivres doux.
Le grain de voix est d’une grande sensualité au cours de « Body And Soul ». La voix grave nous séduit au point de nous envelopper. Sammy reprend un morceau qui sera cher à Chet Baker « The Thrill Is Gone ».
Les cuivres apportent un souffle.
« Mr Wonderful » en 1956 est sur une tonalité plutôt enjouée optimiste à laquelle se joignent des cuivres qui illuminent.
« Here’s Looking At You » se conclut par des trompettes qui retentissent dans les aigus.
Le chanteur entonne aussi « The Blues To End The Blues ». Sur cet album ne manquez pas « The Nearness Of You » une belle chanson romantique.
Le chanteur publiera « Sammy Swings ». La référence est explicite. Le swing est présent dans la voix et aussi parmi la section des soufflants.
Quelle pêche et sens de la dérision sur « Oo Shoo Bee Doo Be ». La voix porte sur la version de « Don’t Get Around Much Anymore ».
Le romantisme atteint des sommets à l’écoute de « I Guess I’ll Hang My Tears Out Of Dry ». La voix est grave, enrobée de toiles de cordes romantiques. Le crooner reprend « But Not Me » de Gershwin avec un détachement et une décontraction totale.
Sammy Davis Jr invite Carmen McRae à partager des vocalises sur des standards pour un dialogue élégant.
« Mood To Be Wooed » est un ensemble de chansons tendres et poétiques en toute intimité. Accompagné seulement par le guitariste Mundell Lowe, l’album est très intimiste. Le chanteur reprend « Try A Little Tenderness ». La chanson « I Could Have Told You So » illustre la précision et la puissance de ce timbre de voix.
On pourrait continuer la longue liste des albums que le chanteur a enregistrée, plus de cinquante.
Dans les années 60, il reprendra le répertoire de Mel Torme sur l’album « Sammy Davis Jr sings Mel Torme’s California Suite »
Les arrangements sont écrits par Marty Paich. De ces cordes soyeuses et du sax ténor au son crépitant, se dégage une ambiance cool.
En 1965, il célèbre les chansons du grand Nat King Cole. « Unforgettable », mais aussi le thème « Ballerina », où la voix n’est accompagnée au départ que de la percussion.
La voix est suave sur « Christmas Song », au cours de laquelle on entend des voiles de cordes d’une grande finesse.
L’introduction de « Sweet Lorraine » est un clin d’oeil à « Stolen Moments » d’Oliver Nelson.
La même année, il est accompagné de Count Basie sur la session intitulée « Our Shinning Hour », au cours duquel on entend les cuivres dynamiques. La voix est toujours de grande classe.
L’album commence par un riff explosif sur »My Shining Hour ». L’orchestre reprend aussi « Work Song » de Nat Adderley.
« Blues For Mr Charlie » illustre le coffre vocal de Sammy. Sur « New York City Blues », il s’illustre par un swing enthousiaste
« You’re Nobody Till Somebody Loves You » est un sommet de swing et de feeling. Le chanteur et le chef d’orchestre mettent le Blues à l’apogée, en interprétant le morceau « She’s A Woman ».
Le crooner enregistrera en 1966 avec Buddy Rich, célèbre batteur de Big Band un live intitulé « The Sounds Of ’66. Introduisant le concert par « Come Back To Me », le Big Band transmet une énergie exceptionnelle.
Le duo qu’il forme avec le guitariste Laurindo Almeida est d’une grande sensibilité. Les standards présentés sont de très belles mélodies.
« The Shadow Of Your Smile » de Johnny Mandel mais aussi « Everytime We Say Goodbye » de Cole Porter.
« We’ll Be Together Again » est également une grande mélodie où la voix du chanteur fait résonner les mots sur les arpèges de guitare. Sammy le reprend l’année suivante sur l’album « Lonely Is The Name », accompagné d’un grand ensemble.
Sur son album de 1972 intitulé « Now », Sammy Davis reprend notamment le thème « Shaft » d’Isaac Hayes. Sur une compilation intitulée « Lounge Legends », on retrouve la plupart des morceaux issus de « Now ».
En 1982 sur son album « Closest Or Friends » on entend des séquences avec le clavier électrique, des accents Country et Folk.
Sammy Davis Jr incarnait l’élégance et la classe. En plus d’être un chanteur important à cette époque, il pouvait jouer la comédie en tant qu’acteur mais aussi en tant que chanteur. Lorsqu’il reprend « Bad » signé Michael Jackson, il le fait avec humour, si bien que l’auditoire est conquis, les rires sont nombreux.
Artiste complet, il laisse une empreinte intéressante à explorer. L’oeuvre discographique volumineuse de ce chanteur n’est certes pas une révolution sur le plan musical mais les interprétations méritent d’être explorées.

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