QUAND LE JAZZ DEVIENT COOL/ GIL EVANS
Le titre de ce disque est annonciateur d’une sortie du Cool. Pourtant à l’ecoute de ce morceau « La Nevada », la décontraction et la souplesse musicale caractéristique de ce style de Jazz est bien présente. Les accords de piano Monkiens en introduction sont suivis de motifs groove joués à la guitare avec en fond les nappes sobres des cuivres. Le thème est un motif qui se rejoue plusieurs fois avec peu de notes. La trompettiste Johnny Coles se pose en douceur sur la ligne de basse et le drive souple d’Elvin Jones, avec des intonations blues. Tony Studd au trombone choisit les notes, construit des petits motifs simples. Le saxophone ténor de Budd Johbson arrive tel un chat avec un son de velours et de belles phrases entre be-bop et blues. A la contrebasse Ron Carter joue des notes rondes avec des slides bien appuyés. La guitare de Ray Crawford a un son chaleureux proche d’un Grant Green ou d’un Wes Montgomery. les notes sont bien deliées, les phrases ciselées. Sur un tempo medium swing, les solistes sont empreints de blues, les arrangements sont aérés. Ce morceau est à mi chemin entre le post bop et le cool.