Parlons de l’un des colosses du piano au sens propre comme au sens figuré.
Le canadien Oscar Peterson est l’un des plus grands virtuoses du piano Jazz. Dans la lignée d’Art Tatum et de son contemporain Bud Powell, il impressionne par sa technique. D’une fluidité incomparable, il peut jouer un très grand nombre de standards.
Grand interprète des classiques il jouait des morceaux de l’ère swing et Be-Bop.
Le nombre d’artistes avec qui il joua est époustouflant. De Louis Armstrong à Stan Getz, il accompagna aussi Ben Webster, Coleman Hawkins, Lester Young.
Le pianiste sera produit par Norman Granz du label Verve. Il réalisera des sessions en hommage aux grands compositeurs tels Harold Arlen, Cole Porter, Duke Ellington.
Parmi les albums célèbres dont il fut leader, on peut parler de « Night Train » de 1963 et « We Get Requests » enregistré en 1964. Tous deux sont enregistrés en compagnie de Ray Brown et Ed Thigpen.
« Night Train » est un Blues très simple où le trio swingue à souhait sur un tempo très tranquille.
Le jeu d’Oscar baigne dans le Blues mélangé avec des chromatismes absolument croustillants. Les balais crépitent sur « C Jam Blues », le piano s’envole sur le solo ponctué d’arrêts de la rythmique.
Les trémolos en introduction de « Georgia On My Mind » montrent l’esprit Bluesy du pianiste.
Sur le morceau « Honey Dripper » au tempo plus rapide, on entend les échappées dans le Swing du pianiste. Le dernier morceau « Hymn To Freedom » composition originale est une jolie mélodie aux intonations Gospel.
Sur « We Get Requests », deux mélodies reprises sont d’Antonio Carlos Jobim, au cours desquels le pianiste s’en donne à cœur joie sur les accents Blues. Le thème « My One And Only Love » joué avec beaucoup de douceur laisse également entendre l’esprit du Blues.
Un autre grand moment dans la discographie du pianiste est cette composition « Nigerian Marketplace ». Cette introduction de contrebasse lyrique et sensuelle fait planer un sentiment de nostalgie. Après une exposition de la mélodie par la contrebasse telle un chat, le pianiste développe des phrases aux flots de notes intenses.
Le jeu d’Oscar Peterson est très complet à tous les niveaux, sur les voicings, sur les improvisations en single notes ainsi qu’une maîtrise de la mise en place à couper le souffle.
Je vous laisse en compagnie de ce morceau joué en 1987 à Tokyo, en compagnie d’un invité prestigieux Joe Pass. L’un et l’autre ont un sens des phrases et du groove sur ce rythme binaire qui est sensationnel.
Oscar Peterson influenca de grands pianistes tels Herbie Hancock, Kenny Barron ou Monty Alexander.
Pour résumer ces quelques mots, on retient une vie dédiée au Swing, dans une euphorie constante de célébrer les grands compositeurs et leurs morceaux !