L’exploration des racines de la musique Afro Américaine nous a conduit à écouter les pionniers comme Gertrude « Ma » Rainey, Robert Johnson Charley Patton. Cette musique minimaliste repose avant tout sur le feeling et l’émotion. Les Bluesmen tournent autour de trois ou quatre accords en improvisant à partir de notes qui sont toujours les mêmes. Malgré cela, plus d’un siècle après son éclosion, la magie de cette musique produit sur nous le même effet. Le guitariste chanteur et harmoniciste John Lee Hooker jouait sur guitares seches et électriques. Souvent il jouait des Boogie qui enflamment rapidement les auditeurs. Les croches redondantes avancent et nous sommes pris dans les tourbillons du rythme. Une collection intitulée « ABC OF THE BLUES » en 34 volumes contient des enregistrements anciens réalisés entre 1948 et 1954. Sur le titre « Dimples », le guitariste joue un riff au son saturé qu’il ponctue de bends. Il joue ensuite « I’m in The Mood », en accentuant des triolets sur un tempo cool. « Boogie Chillen » est plus entrainant avec ce riff joué en boucle et cette voix puissante. Les notes sont jouées spontanément, l’attaque est franche. Le son est parfois approximatif mais l’esprit du Blues c’est de rester à l’état brut. En écoutant « Sally Mae », j’entends bien la filiation avec Robert Johnson. « Hoogie Boogie » laisse entendre un jeu nerveux qui inspirera le riff des ZZ Top de « La grange ». Le rythme est ici plus entraînant que les Blues cool. John a un jeu percussif tout en rythmique. À la guitare acoustique, il nous envoûte avec sa voix rauque et ses accords en triolets. Malgré un jeu rudimentaire, l’émotion est au rendez vous avec cet artiste qui influencera Clapton, Jeff Beck, Keith Richards et autres guitaristes du British Rock. John Lee Hooker est un des plus grands Bluesmen avec Robert Johnson Muddy Waters , B.B King. Je vous laisse écouter un morceau joué à l’acoustique « Drifting From Door To Door » avec tous ces tirés de cordes sur la guitare sèche et ces glissés en triolets de croches.