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SUR LA ROUTE DU JAZZ/ LE SECOND QUINTET DE MILES

Dans les années 60, les musiciens de jazz reviennent aux sources avec le Hard Bop, un mélange entre le langage be-bop, des séquences harmoniques plus modales, un rythme Soul et des motifs blues. Le trompettiste Miles Davis constitue en 1963 un des quintets les plus innovants. Avec son groupe, il reprend standards et compositions personnelles, sur lesquelles il mène des explorations harmoniques, mais surtout rythmiques, qu’aucune autre formation n’a poussé aussi loin. Un jeu qui atteint un tel niveau suppose une solidité de chaque instrumentiste et une cohésion sans égale. L’initiative rythmique repose sur le prodige Tony Williams qui n’a que 18 ans, lorsqu’il devient le batteur de Miles. Il faut dire que ses compagnons Herbie Hancock et Ron Carter sont eux aussi friands de ce genre d’explorations. Sur cette version d' »All Blues », le contrebassiste déroule ses lignes de basse à l’écoute du batteur, le piano a beaucoup de liberté sur les placements des voicings. Miles développe parfois des phrases avec des débits rythmiques denses, et sur d’autres phases n’hesite pas à avoir un jeu plus aéré. Wayne Shorter développe une impro au sax ténor proche du free. Il ne construit pas des phrases classiques, s’arrête parfois sur un seul motif. Herbie Hancock est tout simplement grandiose. Avec ses phrases d’une limpidité incomparable, il prend l’initiative des idées rythmiques amenant ses compagnons à réaliser des choses incroyables. Quand on écoute la version originale de 1959 et celle ci, on se rend compte de l’importance de ce quintet, qui apporta au Jazz des métamorphoses majeures.

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