Nous traçons la route du Jazz depuis bientôt deux ans en réécoutant des trésors et souvent, nous découvrons des œuvres magnifiques. Tel est le cas de celle de Gary Burton l’un des plus grands vibraphonistes de l’histoire. Il fait chanter comme personne cet instrument à la fois harmonique et percussif. Les envolées magnifiques et sa technique en font l’un des plus grands Jazzmen de la période contemporaine. Déjà, dès son disque « New Vibe Man In Town », on entend un jeune musicien de dix huit ans étonnant sur la reprise qu’il fait de « Joy Spring ». Le langage Be-Bop est maîtrisé à la perfection. Ce n’est pas sur cet album que nous nous arrêtons mais sur « Good Vibes » enregistré en 1970. Le psychédélisme du premier morceau reflète l’époque. « Vibrafinger » est très Jazz Rock. La basse s’installe puis les riffs de guitare saturée ponctuent les salves rugissantes du clavier électrique. Gary Burton reste en retrait pour ce premier morceau, dont on pourrait dire qu’il est très Zeppelinien. « Las Vegas Tango » est un Blues Mineur dans l’esprit. La basse électrique de Steve Swallow avance à pas de velours, la guitare déroule des arpèges au son légèrement overdrive, tandis que le vibraphone sonne comme du cristal. Ambiance pleine de Blues sur « Boston Marathon » au cours duquel la guitare joue des riffs énergiques. Gary Burton prend une trajectoire déjà plus chromatique en solo. Sur le second solo de guitare, les tirés de cordes sont intenses. La composition « Pain in My Heart » installe une ambiance cool. Jouée en 6/8, cette ballade offre une panoplie Blues et Folk. Le Blues plane également sur la composition suivante « Leroy The Magician ». Des cocottes groove de la guitare se dégagent de bonnes ondes. Encore et toujours, les vibrations du Blues se dégagent du dernier titre. La guitare est brute, les voicings de vibraphone lumineux. Avec ce disque, Gary Burton explore lui aussi les connexions que Miles ou Weather Report établissent avec les autres styles. Connu pour son langage sophistiqué, le vibraphoniste éprouvait sans doute le besoin de se rapprocher des racines.