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SUR LA ROUTE DU JAZZ/ LE JAZZ A LE SWING/ DUKE ELLINGTON

DUKE ELLINGTON/CHARLES MINGUS/ MAX ROACH/ MONEY JUNGLE

Les pépites et trésors sont souvent le fruit de rencontres exceptionnelles. « Money Jungle » est la réunion de Duke Ellington maître du Big Band et du Swing, avec deux maîtres incontournables du Be -Bop, Charles Mingus et Max Roach. Au contact de représentants du Jazz moderne, Duke Ellington nous surprend par son jeu. Entre notes simples et accords plaqués, le jeu de Duke fait penser à Monk. Toutes les imperfections font tout le charme de cette musique. Malgré une grande mésentente entre le batteur et le contrebassiste sur le plan personnel, l’entente musicale est bien réelle. Le disque s’ouvre par le blues « Very Special » au cours duquel, la contrebasse est très réactive au jeu de piano, avec un swing chaleureux joué par la batterie. Le second morceau est un mambo, au cours duquel le dialogue entre le piano et les balais de Max Roach est tout en souplesse, et repose sur une interaction rythmique très dense. « Fleurette Africaine » est intense. Charles Mingus fait pleurer sa contrebasse sur cette mélodie pleine de fragilité et de douleurs. « Rem Blues » est convivial. Les accords de piano et la contrebasse sont puissants. Blues classique au tempo tranquille, le trio sonne Hard Bop. Le morceau  » Wig Wise » est écrit dans un esprit Be-Bop. Le drive de Max Roach et la contrebasse de Mingus sont d’une énergie incroyable. « Switch Blade » est un blues au tempo cool. Le piano nous surprend sans cesse, tandis que la contrebasse envoûte par son toucher et ses inflexions bluesy. Le jeu nerveux de Duke sur « Caravan » est très varié entre accords, single notes, et citations du thème. Duke explore les accords sous toutes les coutures. Le trio s’ enflamme. « Money Jungle » illustre à nouveau l’approche moderne du pianiste. La tension est grande, la contrebasse est d’une grande puissance, le jeu de batterie est très dense. Par moments, le jeu de contrebasse incandescent et l’attaque du piano sonne presque comme du Free. La ballade « Solitude »est introduite par le piano seul. On entend le drive de batterie et la ligne de contrebasse toute en finesse. Autre morceau calme et langoureux, « Warm Valley » avec son ambiance langoureuse. L’album se clôture sur un blues brut assez classique où les voicings de piano échangent avec les notes de contrebasse bien blues. La rythmique composée de Charles Mingus et Max Roach incite le Duke à sonner autrement. Ces sessions historiques enregistrées chez Blue Note, sont un voyage unique entre Swing et Be-Bop. L’audace et la prise de risques importante donnent un disque monumental!

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