Nous avons parlé l’autre jour de Gary Burton et de son approche du Jazz mélangée à la Folk et au Rock avec « The Good Vibes ». Grâce à une publication du vibraphoniste sur sa page Facebook, nous découvrons le vibraphoniste Walt Dickerson par son premier disque enregistré en 1961. Entre élans Monkiens aux dissonances harmonieuses, l’album démarre sous les meilleurs hospices. Le quartet commence avec un Blues intitulé « Time » au tempo medium. Le vibraphone cristallin déroule des phrases soyeuses aux flots de notes entraînants. Le second titre est une ballade comme on les aime romantique avec quelques pointes de Blues. Bien que le dédoublement soit souvent utilisé par les Jazzmen il est toujours très plaisant comme c’est le cas à 3’21. Le vibraphoniste écrit une magnifique composition « The Cry » où les motifs de vibraphone sont ponctués par les mises en place de la rythmique. L’esthétique Hard Bop se mélange bien à la frénésie Be-Bop que le morceau prend. Le quartet présente ensuite un trois temps tout en douceur duquel la dimension onirique se diffuse. Après quelques écoutes de « Death and Taxes » la pédale au piano et à la contrebasse rappelle le décor modal de « My Favorite Things », version John Coltrane. Le phrasé est très empreint de Blues les débits sont précis et le son croustille. « Eveline » est une très belle ballade au cours de laquelle les balais soyeux crépitent. Pour finir la session, Walt Dickerson toujours dans un swing enjoué exposé un thème Be-Bop mais assez cool du point de vue du tempo. Accompagné de musiciens raffinés le premier album en leader de ce vibraphoniste originaire de Philadelphie est un trésor. Austin Crowe au piano, Bob Lewis à la contrebasse et Andrew Cyrille entourent ce Jazzman grandiose.