Post Jazz

SUR LA ROUTE DU JAZZ/ JACO PASTORIUS

JAZZ ROCK /DE L’ÉLECTRICITÉ DANS L’AIR

L’album dont nous allons parler est un incontournable de la période du Jazz Fusion. Au milieu des années 70, la basse électrique connaît une révolution avec l’arrivée de Jaco Pastorius. Ce jeune prodige utilise son instrument pour des improvisations fluides et mélodiques. La basse est désormais un instrument à part entière avec lequel on joue des solos. Le premier album en leader de Jaco se définit par son éclectisme tant les influences sont multiples. Entre Jazz et Soul Funk, ce disque est monumental par les mélodies, mais aussi par les musiciens qui y participent. Hommage à Charlie Parker et au Be-Bop avec une reprise de « Donna Lee », pourtant composé par Miles Davis. Cette version intimiste en duo avec le percussionniste Don Alias est jouée sur un tempo medium up, proche celui de l’original. Le toucher de basse et les notes du thème sont bien déliées et d’une grande limpidité. Place aux lignes groove avec des morceaux dont l’esprit est celui de la Soul, avec « Come On Come Over ». Une autre partie de basse incroyable sur « Kuru/ Speak Like a Child » apporte un groove d’enfer. Avec les interventions d’Herbie Hancock, on dirait qu’il joue avec les Head Hunters. Les suites de notes très rapides jouées par les violons et violoncelles installent une sorte de suspense. Le solo d’Herbie Hancock est l’élégance même, accentuée par le romantisme du toucher et du jeu de piano. Deux jolies mélodies avec « Portrait of Tracy » et « Forgotten Love ». Sur le premier, les harmoniques sont reposantes. Sur le second, la mélodie d’une grande douceur avec le piano d’Hancock. La mélodie épurée d' »Okonkole y Trompa » évoque les grandes terres à perte de vue, les montagnes et les plaines. « Opus Pocus » est sur la voie du Soul Jazz dans l’esprit de « Cantaloupe Island ». Le Steel drums et le Fender Rhodes s’enlacent, et le sax soprano de Wayne Shorter est comme une flamme. « Used to Be a Cha-Cha » est un morceau au tempo rapide, sur un rythme binaire proche de la Samba, où les solos de basse, de piano et de flûte sont enthousiasmants. Sur « 6/4 Jam », la tourne de basse ne varie pas mais le batteur et le percussionniste s’en donnent à cœur joie, dans une impro à deux. Jaco Pastorius propose une approche différente de la basse électrique pour l’époque. En plus d’être un grand instrumentiste, il laisse de très beaux morceaux, qui deviendront des standards de la fusion.

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