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SUR LA ROUTE DU JAZZ/ EN TERRE BE-BOP/ CLIFFORD BROWN

Cette rubrique historique nous fait voyager à travers les différents courants du Jazz. Nous parlons aujourd’hui, d’un grand trompettiste Clifford Brown, qui fut une étoile filante. Ce très grand musicien eut une courte carrière, en raison de son décès dans un accident de voiture, à l’âge de vingt six ans. Il assimila le langage du Be-Bop, et son phrasé suscitait l’admiration des autres Jazzmen. Ces sessions intitulées « Jazz Immortal » sont incontournables, par la qualité des compositions et la fraîcheur des improvisations. Le morceau « Daahoud » commence par une envolée de trompette, sur un motif mélodique ascendant. Il suffit de quelques notes, pour entendre une attaque franche et une assise rythmique solide. La mélodie est construite sur des motifs en pentatoniques. Le contrepoint des saxophones baryton et ténor, est sobre sans lourdeur. Le stop chorus de Clifford est grandiose par les notes et les croches dansantes. Les inflexions rythmiques de la trompette sont un bonheur. Le sax ténor Zoot Sims a un style West Coast proche de Stan Getz. Le trombone serein joue des phrases qui s’inscrivent dans le swing. Le pianiste joue un peu à la façon Ragtime mais avec des articulations modernes. « Finders Keepers » est un moment plus cool. Les balais du batteur Shelly Manne accentuent la jovialité de la mélodie, apportent de la chaleur au swing, sur lequel les phrases sont souples. Un autre thème qui déborde de convivialité est « Joy Spring ». La trompette exprime la liberté, l’insouciance. Le baryton est bien rond. Les nappes des cuivres sur l’exposition du thème de fin sont harmonieuses. Les envolées de cuivres sur « Gone with the Wind » sont enthousiasmantes. « Bones for Jones » est pleinement be-bop même si le tempo est tranquille. Les élancées de la trompette sont toujours aussi entraînantes, et les contrechants des autres cuivres, toujours agréables. Le solo de Clifford est aéré, et la sonorité de Zoot Sims suave. Russ Freeman au piano a le toucher léger. Parmi le répertoire de cette session, le trompettiste a choisi un second standard, « Blueberry Hill ». Le motif de piano du début, soutenu par le rythme de caisse claire, sont amusants. Sur le thème très optimiste, les différentes voix de cuivres sont légères. L’entrée de la trompette dans l’impro, est toujours pleine de swing. Le trombone et le baryton jouent avec calme et sérénité. Le disque brille par les compositions lumineuses, les improvisations captivantes et aériennes de trompette, et par les douces sonorités West Coast du ténor, du baryton et du trombone basse. La section rythmique est souple, le jeu est léger. Les phrases ancrées dans le Be-Bop sont très fluides, animées par un sens mélodique aigu et font de cet album une œuvre monumentale.

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