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SUR LA ROUTE DU JAZZ/ EN TERRE BE BOP/ CHARLIE PARKER

Charlie Parker est celui qui à lui tout seul, a changé le cours de l’histoire du Jazz, au début des années 40. Surnommé Bird, la fluidité de ses phrases, évoque un oiseau qui vole de notes en notes, d’accords en accords, grâce aux chromatismes, qui donnent de la fluidité au discours, et qui met en relief l’harmonie. Les fans de Be-Bop préfèrent peut être les compositions originales de Charlie Parker, qui s’apparentent à des solos, mais ces sessions de 1949 et 1950 sont exceptionnelles. Ces enregistrements produits par Verve, sont un sommet de romantisme. « Bird » célèbre les grands standards du Swing avec ce nouveau langage. Les tapis de cordes sont suaves et épousent à merveille les notes sensuelles du saxophoniste. La session s’ouvre par »Just Friends » qui démarre par un solo de quatre mesures. Les articulations des phrases impressionnent. Cordes en pizzicato, pour introduire une des plus belles ballades du répertoire « Everything Happens to me ». Le saxophone nous berce avec la fluidité de ses interventions. « April in Paris » est une mélodie chaleureuse. Le saxophoniste amène du bonheur. Comme pour l’ensemble des morceaux, on a l’impression d’écouter une musique de films Hollywoodiens. La section de cordes introduit « Summertime » avec un côté un peu sombre. « Bird » déroule ses belles phrases teintées de blues. « I Didn’t Know What Time It Was » exprime la mélancolie comme le standard « If I Should Lose You ». En plus des improvisations, les mélodies sont agrémentées de notes chromatiques, entre les accords. Si vous écoutez les alternate takes, Charlie Parker joue non seulement des solos différents mais ne livre jamais deux fois la même interprétation. Ces envolées de cordes sur « Dancing in the Dark » installent une ambiance onirique. Les débits rythmiques sont d’une grande précision. Les flots de notes nous enveloppent. « Out Of Nowhere » illustre magnifiquement le sens de l’interprétation du Bird. Le solo de piano de huit mesures est d’une grande douceur. « Laura » est un chef d’oeuvre absolu de douceur et de sensualité. « East of the Sun » montre une fois de plus le style aérien du sax. Nous finirons cette présentation par « I’m in the Mood for Love » et le délié savoureux du saxophone. Les enchaînements d’accords de piano sont sobres. Ces sessions produites par Norman Granz donnent au Be-Bop un côte plus accessible, où le tempo est cool. Je ne me lasse jamais de ces enregistrements qui sont pour moi les plus émouvants de Charlie.

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