Post Jazz

SUR LA ROUTE DU JAZZ/ EN PLEIN FREE

EN PLEIN FREE/ SUN RA

Le pianiste et chef d’orchestre Sun Ra est unique par sa musique et par son excentricité. Sur la pochette de l’album dont nous parlons, on le voit portant un chapeau de pharaon. Pianiste de be-bop, Herman Blount de son vrai nom est attiré par les explorations rythmiques et harmoniques à partir des années 60. Il s’aventure dans le Jazz Modal, repousse les limites en allant vers le Free. Sa musique se nourrit des racines du Jazz, le Blues le New Orleans, mais aussi du Be-Bop et de la Soul. L’artiste cherche le mysticisme et l’élévation spirituelle. Avec cet album « Space is the Place » dont nous écoutons le titre éponyme, l’orchestre a des accents Ellingtoniens, avec un sax baryton au son puissant et lourd. La mélodie est chantée, le souffle des cuivres est puissant. Sur un rythme swing, les motifs de cuivres sont baroques. On entend en plus de la chanteuse, une voix ressemblant au timbre de Louis Armstrong. La partie chantée est assez Soul et Blues. Assez vite le Free arrive, les cuivres envoient des notes étranglées. Le climat est aux turbulences, les improvisations collectives créent une hystérie, une transe. L’accalmie arrive à 12’45, la phrase chantée est toujours la même depuis le début avec la même mélodie. A entendre le second morceau, on change d’univers. Le morceau démarre dans un swing cool. La trompette joue un solo classique. La contrebasse déroule un walkin classique. Le sax ténor est plus enragé par les phrases et par le son. Les dissonances sont nombreuses sur le jeu collectif. « Discipline 33 » est intrigant. L’ensemble de cuivres joue des sons étranges mais la mélodie est apaisante. Le jeu au piano électrique est calme. « Sea of Sound » est un océan de sonorités qui s’enchevêtrent. Dans un chaos sonore, e saxophone et le clavier sont angoissants et produisent un véritable séisme. Le disque se termine par un court morceau où les voix et l’orchestre sont incandescents. Avec sa musique déstructurée, son éruption sonore, ses cuivres qui se percutent et son clavier électrique angoissant, Sun Ra était sur une autre planète sonore.

Lire d'autres Posts Jazz