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SUR LA ROUTE DU JAZZ/ DE L’ELECTRICITE DANS L’AIR/ STANLEY CLARKE

STANLEY CLARKE/ CHILDREN OF FOREVER

Si vous observez la pochette vous comprendrez la pertinence du dessin en écoutant les cinq morceaux du disque. Le bassiste poursuit avec ce projet l’exploration du Jazz électrique que son ami Chick Corea initia avec le disque « Return To Forever ». On est dans le même univers que celui de « Crystal Silence », album poétique apaisant et fondamental dans l’histoire du Jazz Fusion. La présence d’Andy Bey et de Dee Bridgewater apporte beaucoup de lyrisme à cette musique pleine d’énergie. La mélodie d’ouverture chantée par les deux vocalistes à laquelle s’ajoute le clavier soyeux de Chick, sont emplis de douceur et de groove. A 1’11, le rythme s’emballe à partir d’une pédale jouée à la contrebasse et au clavier. Les voix fusionnent pour laisser place d’abord à des solos de clavier et de contrebasse puissants. Le motif mélodique joué à la flûte et au clavier très tonique alterne avec les envolées vocales bien bluesy. Le groupe reste sur le mode binaire et les rythmes à connotation Sud Americaine. Sur « Unexpected Days », la voix sensuelle de Dee Dee Bridgewater s’échappe. L’énergie devient presque Rock, avec en fond la flûte d’Arthur Webb et le clavier électrique. Le Fender Rhodes et la flûte sont du cristal. Vous entendrez la virtuosité du contrebassiste sur le « Bass Folk Song ». Le contrebassiste est en transe avec son instrument. On l’entend formuler des bruits avec sa bouche. À la guitare Pat Martino lâche des notes aiguës tandis que le clavier effectue des contorsions sonores. En écoutant l’intro sur « Butterfly Dreams », Chick me fait penser à Bill Evans. Andy Bey entonne cette magnifique mélodie en trois temps. Pat Martino s’envole et nous emmène avec lui dans ses phrases d’une clarté incomparable. La basse est lourde et solide. Le timbre d’Andy Bey séduisant, est soutenu par des rythmiciens hors pair comme on l’entend à 5’45. « Sea Journey » composition du pianiste illustre le lyrisme et son amour pour les séquences hispanisantes. La contrebasse et la batterie stimulent le jeu nerveux du clavieriste et des autres musiciens. Lorsque nous écoutons Pat Martino nous sommes pris dans son tourbillon musical. La finesse des voix ainsi que la flûte tissent un univers sonore onirique. Grand album pour moi que ce disque « Children Of Forever ». Stanley Ckarke réalise un très bel album Ce Jazz électrique est certes d’un grand dynamisme, mais la musique est cosmique, plus poétique et plus spirituelle, que les autres mouvances du Jazz Fusion de l’époque.

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