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SUR LA ROUTE DU JAZZ/ ART SIMMONS/ LA DÉLICATESSE DU PIANO BE-BOP

Le pianiste Art Simmons que nous présentons aujourd’hui est un prince du Swing. Né en 1926 contemporain d’Oscar Peterson et d’autres, les notes de piano rebondissent à souhait sur les balais et la ligne de basse.
La discographie n’étant pas étendue, nous nous appesantissons sur le style et les différents morceaux de ce pianiste issu de la tradition du Blues et du Ragtime.
S’étant approprié à merveille le langage et la technique, Art Simmons joue le Be-Bop.
Les phrases sont souples, les balais moelleux et la contrebasse ronde pas trop appuyée comme on l’aime.
Plusieurs disques reédités plus tard dans la collection Gitanes Jazz comme l’album « Quartet » réédité sous le nom de « Piano Aux Champs Élysées ». La session de 1956 commence par un Blues, structure et style musical incontournable. La touche Ragtime donne une belle idée de la technique de ce musicien Américain venu s’installer en France comme le batteur Kenny Clarke. Le pianiste introduit « Art’s Blues » par un motif coloré, que la guitare Terry Donahue vient agrémenter de quelques phrases.
Sur « My Funny Valentine », les sanglots de la guitare et du piano très lyriques font ressortir l’émotion de cette mélodie intemporelle.
L’esprit du Blues se ressent bien évidemment quand on écoute « Hommage To Neal Hefti ». La guitare décolle la première en solo sur un swing exaltant joyeux. Le pianiste insuffle de l’élégance dans le Swing.
Au cours de cette session, on écoutera les reprises de Rodgers et Hart « Lady Is A Tramp » dont l’arrangement de piano et de guitare en introduction est empreint d’originalité. Pour « What Is This Thing Called Love » signé Cole Porter, les arpèges de la guitare nous emmènent vers des contrées romantiques, avant que le pianiste ne parte vers les chemins du Blues.
Les interactions entre piano et batterie sont toujours au service du swing comme on l’entend au cours de « Nice Work If You Can Get It ». Le bassiste Bill Crowjoue de jolies notes tandis que Dave Bailey fait crépiter ses balais.
Plus Soul est le morceau « Rock And Roll » très énergique interprété par Bertice Reading. Le grain de voix est séduisant, le timbre est grave comme on peut l’entendre sur « Love For Sale ». Le quartet impulse le groove sur « St Louis Blues », la rythmique garde l’énergie.
L’accompagnement au piano est sobre et léger, les accents blues sont un régal.
Si on revient un peu dans les années 40, écoutez les sessions avec Don Byas celle intitulée « En Ces Temps Là ». Le titre est d’ailleurs une magnifique ballade servie par le saxophone au son de velours de Don Byas, que le pianiste parsème de voicings.
Cette session de 1947 est suave fait penser plus à du Jazz Cool où les ballades se suivent et se ressemblent un peu mais installent une ambiance apaisée.
Les sessions dont le titre est  » Laura » grand standard que Charlie Parker sublima avec l’orchestre à cordes. Art Simmons joue sur quelques standards dont « Summertime » signé Gershwin. Il est sideman de ces sessions dont le climat exprime la tranquillité.
Le piano sautille pendant son solo sur « Somebody Loves Me ».
Lorsqu’on regarde la biographie de ce pianiste on peut voir qu’il a joué avec le trompettiste Clark Terry ou encore le tromboniste Quentin Jackson.
Nous n’avons pu trouver ces sessions, mais voici tout de même quelques éléments d’approche de style et de discographie de ce musicien qui n’a pas eu l’envol d’un Hank Jones ou d’un Bud Powell, mais le toucher est d’une grande finesse rassemblant les ingrédients du classicisme à savoir le Blues et ceux de la modernité comme les approches chromatiques les tempo relevés.

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