La batteur Américaine Terri Lyne Carrington âgée seulement de seize ans enregistra son premier album.
Autour d’elle, un All Stars qui joue le Hard Bop avec une énergie de folie.
Le quartet de haute volée reprend en majorité des standards, à l’exception d’une composition originale.
La session commence par le standard « What Is This Thing Called Love? » signé *Cole Porter*. Quand on entend les premières secondes, on ressent le tempo qui sera dédoublé quelques mesures plus loin.
La batteur n’intervient qu’ une mesure sur deux puis arrive le tempo Fast Swing.
George Coleman et Kenny Barron exécutent des solos de grande intensité.
Le second morceau intitulé « La Bonita » est une composition signée Terri Lyne.
La ligne de contrebasse de Buster Williams s’installe pendant huit mesures, avant que la batterie ne la ponctue. Au piano, Kenny Barron déploie de magnifiques accords qui accentuent cette impression de nostalgie.
Le saxophoniste George Coleman joue un solo fait de très belles notes. Le pianiste énergique livre lui aussi un merveilleux solo.
La contrebasse joue une improvisation fortement teintée de mélodie.
Sur « Seven Steps To Heaven », morceau composé par Victor Feldman dont la version la plus célèbre reste celle de Miles Davis, c’est Terri Lyne qui fait des étincelles.
Le quartet reprend l’hymne du Calypso « St Thomas » signé Sonny Rollins. Buster Williams propose une ligne de basse absolument groovy, une partie qui déménage. Au saxophone ténor, George Coleman expose la mélodie dans un esprit festif. Là encore, la jeune Terri Lyne offre une séquence hallucinante par son solo de batterie.
L’adaptation de la très belle mélodie de Billy Joël “Just The Way You Are” est magnifiquement interprétée par le saxophoniste ténor, qui commence le bal des improvisations par des phrases toniques. Celui qui nous coupe le souffle est Kenny Barron qui s’illustre par sa précision extrême au niveau des débits.
Le dernier thème « Sonnymoon For Two » de Sonny Rollins The Official Sonny Rollins Page est une jam car la batteur invite son père Sonny Carrington, qui part en premier en improvisation. Moins technicien que George Coleman, il développe toutefois de belles phrases.
Sur ce Blues, Kenny Barron est toujours hallucinant quant à l’intensité des phrases, ce souffle qu’il provoque. Il passe le relais sans doute à George Coleman qui lance lui aussi des phrases de folie.
Avec cette session qui est le début de sa longue carrière, Terri Lyne Carrington se place dans la lignée des très grands. Après Tony Williams, Joe Chambers et Al Foster, elle est dès ce premier disque, au sommet de la batterie. Le Hard Bop qu’elle défend est le Jazz moderne des années 60 qu’elle défend depuis plus de quarante ans.