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REEDITION ALBUM/ GARRETT SARACHO/ EN MEDIO

En cette fin d’année 2022, on vous parle d’ un artiste Garrett Saracho, un pianiste et vibraphoniste qui fit ses armes au sein du groupe d’Horace Tapscott.

Son grand album « En Medio » sorti en 1973 représente tout ce que j’aime, une musique qui puise dans plusieurs styles.

Cette pépite s’ouvre par un long morceau « Sunday’s Church », au cours duquel le claviériste plaque des accords métalliques qui servent de rampe de lancement pour s’immerger dans cette énergie sonore grandiose. Le soprano arrive progressivement comme un soleil à l’horizon. Les toiles de Fender Rhodes et le saxophone installent au fil des secondes l’ambiance, celle de l’espoir, de la lumière et du bonheur. À 2’36, la rythmique installe la Salsa avec un riff de piano à la Soul Jazz.

La contrebasse fait tourner une ligne bien claire pendant que le soprano s’envole dans un style proche de celui des Headhunters avec Herbie Hancock et Bennie Maupin.

Les voicings électriques, la walkin bass stimulent le soprano qui nous émerveille par l’énergie et les notes.

Sur un tempo médium swing, le soprano est brûlant. Le piano joue des accords avec force pour lancer à 6’43 une rythmique à un tempo hallucinant. La main gauche en impose dans un style proche de McCoy Tyner. Une fois les improvisations terminées le clavier électrique irrigue de ses voicings cosmiques et apaisants. Le thème est rejoué sur ce mode Salsa.

Pureté romantisme et calme, tels sont les mots pour décrire le second mouvement intitulé « Happy, Sad ». Le violon retranscrit une impression de tristesse et de nostalgie pour un moment très doux et émouvant.

Le groove est bien là au cours du troisième morceau « Rose For A Lady », avec des séquences qui redeviennent ternaires en 12/8.

Le troisième morceau intitulé  » Senor Baker » dure près de quinze minutes.

Après quelques nappes introductives de clavier, le saxophone ténor et la guitare électrique exposent tous deux le thème.

Le saxophoniste sonne métallique.

Le solo de guitare dans un esprit Rock au son saturé et des bends de folie met en transe. La musique du pianiste Garrett Saracho est une succession de moments tantôt vers le Rock, parfois vers la Soul et le Funk. À la fin de ce grand morceau, la batterie et les percussions réalisent un solo en toute décontraction qui détend l’atmosphère, avant que le saxophone et la guitare ne reprennent le thème.

La clôture de ce magnifique disque s’intitule « Conquest de Mejico ». Cette tourne de piano en boucle, à laquelle s’ajoute la rythmique très dynamique est une explosion sonore. Le piano rentre en transe tant les tensions harmoniques nombreuses se font entendre.

« En Medio » est un des trésors méconnu qui mérite une grande attention.

En conclusion, nous citons Garrett qui se souvient des félicitations d’Herbie Hancock en personne. Le maître du piano lui dit que son disque est un cinq étoiles, ce à quoi le Garrett lui répondit qu’en composant le titre « Watermelon Man » il avait une Ferrari.

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