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REEDITION ALBUM/ ERIC LE LANN/ NIGHTBIRD

Le trompettiste Français ressort un album qu’il enregistra en 1983. Eric Le Lann collabora avec de nombreux musiciens Américains, comme sur son disque « New York » de 1989 en compagnie de Mike Stern Eddie Gomez, aux accents Jazz Rock, mais aussi le magnifique disque en quartet en compagnie de Dave Kikosky, Al Foster et Douglas Wess. Le morceau d’ouverture de ce disque indique l’approche Jazz électrique qui influenca de nombreux musiciens. « Aube Session » est une plongée dans le Jazz Rock qu’initia Miles Davis au début des années 70. L’énergie, la reverb, la sonorité tout est y est. Le plan Bluesy en pentatoniques sert de tremplin pour partir sur des chemins harmoniques mystérieux. Eric Le Lann montre son affection pour le Hard Bop dès la seconde plage « Girland », au cours de laquelle la rythmique joue en tempo up. La contrebasse de Cesarius Alvim a une belle enveloppe sonore, André Ceccarelli a un drive puissant. Olivier Hutman place à merveille les accords sur le thème. Son impro est celle d’un pianiste au langage Be-Bop, avec des phrases ciselées bien articulées. Enfin, le trompettiste déroule des phrases dans le même esprit, dans lequel le feeling et l’assise rythmique sont irréprochables. Le quartet swingue de folie. Le titre « Night Bird » part d’une très jolie mélodie que les musiciens déclinent sur le plan rythmique. D’abord sur un swing medium, la batterie et la contrebasse entraînent les solistes sur un rythme binaire ternaire. La trompette feutrée introduit le morceau « Rodéo in Kumasi ». Olivier Hutman a des sonorités magnifiques aux claviers. La aussi, le rythme d’abord binaire devient swing par la suite. Le trompettiste rend hommage aux trésors du Jazz en interprétant deux standards. Après avoir exposé la mélodie « My Foolish Heart » le souffle de la trompette prend toute sa dimension pendant le solo, en mêlant émotion et densité des débits de notes. Cesarius Alvim nous emmène par sa grande justesse et l’histoire qu’il raconte avec la contrebasse. Sur « There Is No Greater Love », vous entendrez André Ceccarelli groover en jouant à la Jimmy Cobb. Olivier Hutman s’illustre encore avec ses ponctuations de voicings et ses phrases très bien articulées. En écoutant ce premier album d’Eric Le Lann, vous comprendrez l’envergure de ce musicien âgé seulement de vingt cinq ans lors de l’enregistrement. On entend dès ce premier disque une grande maturité et une personnalité musicale!

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