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NOUVEAUTÉ ALBUM/ YOHAN GIAUME

YOHAN GIAUME/WHISPER OF A SHADOW

C’est à la Nouvelle Orléans que le trompettiste Yohan Giaume dédie ce projet, et plus précisément à Louis Moreau Gottschalk, compositeur du XIX ème siècle qui établit un pont entre la musique de cette région et la musique classique. Le quatuor de cordes tisse un décor de sonorités sombres et lyriques pour accompagner le quintet de Yohan Giaume. Le morceau d’ouverture  » Le Poète Mourant » commence par des nappes de cordes, telles du cristal. Les voiles du quatuor accompagnent le souffle léger de la clarinette d’Evan Christopher, la trompette apparaît ensuite sur une séquence Jazzy. Sur un rythme en trois temps, celle-ci joue un solo en douceur et le pianiste Aaron Diehl swingue avec panache. Le morceau « Mascarade » déborde de joie et de bonheur. Le quatuor à cordes monte en intensité jusqu’à ce que le swing surgisse tout en souplesse à 2’05. Après un solo de piano au délié fluide, les percussions et la batterie nous emportent. Entre arpèges de piano rappelant la musique romantique, et le Jazz de la Nouvelle Orleans l’alliance est très harmonieuse, comme on peut l’écouter sur le morceau « Lisette ». Le poème de Chuck Perkins sur « Cold Facts » est une séquence empreinte de gravité. Les cordes et le piano sont comme des larmes sonores. La clarinette d’Evan Christopher donne plus de joie et de gaieté avec « Promise of Dawn ». La trompette s’anime au moment où la rythmique se met en marche. Une note de piano lancinante, un filet de cordes présent tout au long du morceau, créent une toile de fond qui accompagne la déclamation des mots sur « Bamboula Dreams ». Dans la seconde partie, l’espoir jaillit peu à peu au fil des trémolos de cordes et des notes de violoncelle. « Lez African E là » tout en convivialité, nous fait bien bouger avec ses nombreuses syncopes. Le piano au toucher précis, déploie ses ailes et prend son envol sur la partie ternaire, avec une ligne de basse puissante tenue par Roland Guerin. Le rythme des percu est incandescent, la clarinette est du véritable velours. Désespoir et gravité sont les mots qui me viennent à l’écoute de « Life Circle Pt. 1 (Death) ». Les cordes traduisent les sanglots. La clarinette et la trompette s’associent à cette longue marche douloureuse. La clôture de ce bel album par Life Circle, Pt 1(Birth) se fait dans la joie, dans une ambiance de Marching Band. Ce disque est un bel assemblage de sonorités et de rythmes, où le trompettiste réalise un beau mariage entre la musique classique et la musique créole.

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