YELLOWJACKETS/ JACKETS XL
Le groupe Californien à la production prolifique, revient avec un projet reprenant des compositions déjà existantes, arrangées pour Big Band. De nombreux artistes et de groupes ont ces dernières années, enregistré, accompagnés d’une telle formation. Le groupe Steps Ahead enregistra en 2015 « Steppin Out » avec le WDR Big Band de Cologne. C’est ce même orchestre qui accompagne les YellowJackets, sur ce projet. Entre rythmes au groove prononcé, et harmonies Bop, YellowJackets emmené par Bob Mintzer et Russell Ferrante, montre qu’il est un grand groupe de fusion. L’album commence par un morceau au swing rapide. À partir de notes piquées, le thème est clairement Be Bop. La nouvelle recrue du groupe, le bassiste Dale Alderson développe un solo de basse limpide, au sens mélodique élevé. Attention la seconde plage « Dewey » nous emmène vers du groove pur, où la basse électrique et la batterie le mettent bien en relief. La mélodie est jouée au sax EWI, que Mike Brecker affectionnait tout particulièrement. Les motifs bluesy sont nombreux chez le saxophone ainsi que chez le trompettiste. Quelques accents Folk, notamment avec « Mile High », la mélodie exprime la joie l’espoir, comme sur le morceau « The Red Sea ». Les interventions de cuivres donnent l’impression de grandeur. Le solo à l’EWI se construit au fur et à mesure, dans un esprit toujours bluesy. J’aime bien les premières notes du solo de piano de Russell Ferrante un peu « Out », et ses nombreuses ponctuations de voicings. Avec « Even Song », on revient à la Folk et au Blues sur lequel, on entend la guitare jouer à merveille, dans cet esprit proche de Robben Ford. À écouter le bassiste Australien, son son et son style me font penser à Victor Wooten. Sur un rythme aux nombreuses syncopes l’orchestre nous entraîne vers la danse, sur « One Day ». Le solo de Russell Ferrante au clavier au son du Fender Rhodes, monte en puissance. Le souffle de l’EWI est léger mais les notes du solo, groovent toujours. « Tokyo Tale » est un morceau lancinant. Reprise d’un classique du groupe « Imperial Strut » figurant sur le tout premier album de 1981. La rythmique et l’orchestre déploient le groove, le sax électronique arrive pour notre plus grand plaisir. « Coherence » est plus acoustique avec des séquences aux intervalles intéressants, et des séquences empruntant à la musique classique. « Révélation » clôture le disque sur une ambiance swing Rythm n’ Blues. Si le groupe reprend d’anciennes compositions, leurs nouveaux arrangements en grande formation méritent une écoute particulière. Ce Jazz au carrefour du Smooth et du Funk, est toujours de grande qualité. « Jackets XL » est une belle sortie de ce début d’année 2021.