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NOUVEAUTÉ ALBUM/VERONICA SWIFT

VERONICA SWIFT/THIS BITTER EARTH

La jeune chanteuse Américaine est présente depuis quelques années dans les grands Festivals. Malgré son jeune âge, elle allie une grande technique vocale à une belle sensibilité. On entend beaucoup d’émotion dans la voix, pour la première composition « This Bitter Earth ». Les arpèges de piano sont des gouttes sonores exprimant tristesse, souffrance et fragilité. Ces émotions s’ajoutent aux intonations Blues de la chanteuse. Elle reprend « How Lovely To Be A Woman » une chanson aux allures de Boléro. Le dynamisme naît de l’alternance entre rythmes latins et swing. Veronica Swift illumine le disque telle une Jazz Diva sur « You’ve got to Be Carefully Taught ». Les accords de piano rappellent ceux de Mcoy Tyner. Ces harmonies aux accords suspendus sont une des empreintes du Jazz moderne. Au royaume des standards, la chanteuse amène une touche rétro en rappellant les Jazz Ladies. La section des cordes caresse la voix puissante sur « Getting To Know You ». Avec sa reprise de la ballade de Gershwin « The Man I Love », la rythmique installe des mises en place légères et délicates. La chanteuse montre sa maîtrise vocale. Elle montre qu’elle est à l’aise dans le swing au tempo medium-up. Elle entraîne la contrebasse et la batterie sur « You’re The Dangerous Type ». Les improvisions sont classiques mais ce Jazz est très chaleureux. Le sens du rythme et l’enchaînement des paroles dans le style Be-Bop sont impressionnantes. L’arrangement écrit pour le titre « Trust in Me » est plus axé sur la musique classique. La chanson suivante « He Hit me » est empreinte de tendresse et de mélancolie avec un joli arpège de guitare folk. La ballade « As Long As He Needs Me » est soyeuse les balais crépitent. L’ambiance Bossa de la composition « Everybody Has The Right To Be Wrong » est très agréable. Les motifs chromatiques apportent de la tranquillité. Quelle maturité sur le morceau « Prisoner Of Love ». Veronica Swift chante avec beaucoup d’élégance. Les phrases sont bluesy, le timbre rappelle celui d’Ella Fitzgerald. L’esprit de l’avant dernier morceau est Coltranien. La rythmique en 6/8 du piano de la batterie et de la contrebasse nous enflamme. La jeune chanteuse déclame les paroles avec fougue et précision. La fusion est atteinte par le piano au moment du solo. « Sing » est une mélodie porteuse d’espoir autour de laquelle la guitare lâche des notes brûlantes. Entre standards et compositions originales, la chanteuse montre qu’elle est aussi bien à l’aise dans le Swing que dans les rythmes binaires. Entre technique et émotion, Veronica Swift a réalisé un véritable bijou musical dont les arrangements sont confectionnés avec précision. Âgée seulement de 27 ans, cette vocaliste a tout d’une grande et n’a pas fini de nous surprendre!

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