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NOUVEAUTÉ ALBUM/ TOINE THYS ORLANDO / BETTERLANDS

Les musiciens bruxellois et français du quartet Orlando nous offrent un album étonnant et réjouissant en ce début de printemps 2024. Ce Betterlands est le deuxième volet du projet Orlando, démarré en 2021, et qui leur avait valu l’Octave jazz, équivalent des Victoires de la musique chez nos amis d’outre-Quiévrain.
Le saxophoniste et clarinettiste Toine Thys est un des acteurs majeurs de la scène jazz belge de ces dernières années. Il aime multiplier les projets et explorer différents types de musiques comme la musique électronique ou les musiques traditionnelles d’Afrique de l’Ouest. Son acolyte batteur, Teun Verbruggen évolue aussi en Belgique où il a mené de nombreux projets comme leader ou comme sideman.
Le pianiste Maxime Sanchez, originaire de Toulouse fait notamment partie du groupe flash pig et a accompagné récemment la chanteuse Youn Sun Nah en tournée en Corée. Le contrebassiste Florent Nisse, également membre de flash pig, joue très régulièrement aux côtés des principaux artistes de la scène hexagonale (Michel Portal, Emile Parisien, Yaron Herman, Sylvain Rifflet, Pierrick Pedron, David Enhco).

Le premier morceau de cet album,“Crudandero”, affiche une belle ambition dès le départ : les musiciens semblent puiser leur inspiration chez Philip Glass avant de se lancer dans un passage désordonné, puis de s’engager vers un jazz-rock aux sonorités latino-américaines. Sept minutes intenses et surprenantes !
“Quartography” nous fait ensuite voyager du côté de l’Asie, en mêlant sons électroniques samplés du saxophone et tonalités extrême-orientales.
Retour à un jazz plus classique et très fluide avec “Thrust Day”. Le saxophone de Toine Thys se fait rauque, accompagné par la basse expressive de Florent Nisse, le piano très léger de Maxime Sanchez, et la batterie souple et insouciante de Teun Verbruggen . “Flying Whale est l’occasion pour Antoine Thys de nous faire apprécier son jeu de clarinette.
Avec “En minder bat” (un petit bateau en norvégien), il nous transporte directement sur la côte ouest, avec un style qui nous rappelle le Charlie Haden du quartet West des années 2000. Le saxophone se fait très langoureux, susurrant une superbe mélodie emplie de nostalgie.
Teun Verbruggen nous démontre son talent dans “Happy five”, en se lançant dans des rythmes brésiliens et une batterie toute en suspension.
“Summer Body” nous entraîne dans un rythme de bossa joyeux et léger pour une parenthèse du trio piano-contrebasse-batterie très réussi, avant l’entrée en scène du saxophone, comme si de rien n’était.
L’album se termine avec “Requiem”, dans une rêveuse sérénité.

Betterlands : les terres meilleures ?
Les musiciens d’Orlando ne révolutionnent probablement pas notre monde, mais ils contribuent à le rendre meilleur avec cet album équilibré et éclectique, fruit d’une belle alchimie collective.

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