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NOUVEAUTÉ ALBUM/ THE STEVE SPIEGEL BIG BAND

THE STEVE SPIEGEL BIG BAND/ THE LA SESSIONS AT CAPITOL STUDIOS

Le pianiste et chef d’orchestre Steve Spiegl a enregistré avec son Big Band au studio Capitol. L’enregistrement commence par le standard « All the Things you are », mélodie aux accents romantiques et mélancoliques. L’introduction des cuivres est flamboyante. Les trompettes et trombones lancent les notes, auxquelles répondent les sax. Le Big Band alterne swing et rythme binaire. Les cuivres se permettent d’exposer la première séquence du thème sans rythmique entre 1’27 et 1’44, puis sont rejoints par la batterie, le piano et la batterie. Le premier solo de sax alto est très énergique. L’improvisation de piano est très classique. Par la suite, l’orchestre nous propose un voyage en Espagne, pour le second morceau. La guitare Flamenco caresse quelques notes. Comment ne pas penser au « Concierto de Ajanjuez ». La différence est le tempo plus rapide, le rythme plus nerveux. La guitare au son saturé démarre par un stop chorus et s’élance vers des phrases rapides. La trompette s’envole. Les arrangements des cuivres et la reprise du thème sont un véritable feu d’artifices. L’adaptation d' »Ave Maria » de Verdi est étonnante par son optimisme et l’entrain de l’orchestre. La joie se dégage de cet arrangement en trois temps. Si le sax ténor joue classique, le swing est bien présent. La guitare surprend par le son saturé. « Penna Tirana » commence dans le lyrisme et la tristesse. La guitare me fait penser au générique de « Voyage au Bout de l’Enfer ». Avec une métrique en trois temps, le saxophone ténor déroule des phrases avec de nombreux flots de notes. « Benedetta Suite » est une composition lumineuse où l’espoir est présent tout le long du morceau. Le rythme binaire est énergique, la trompette très limpide. La métrique passe en trois temps à partir de 4’22, la séquence est intense. La guitare est solaire, les motifs de cuivres lui permettent de s’élancer. À la suite des parties jouées par le Big Band, le soprano s’enflamme sur le rythme swing. Les cuivres commencent seuls, pour introduire le thème « Parsifal ». Les soufflants jouent avec une grande chaleur les riffs qui amènent la mélodie servie avec élégance, par l’orchestre tout entier. Le son de l’orchestre est au service d’une mélodie conviviale. A 3’35 c’est le mode swing qui démarre pour revenir au binaire. Le sax ténor friand de belles phrases repart dans le swing. Les motifs de l’orchestre sont majestueux. Le Big Band détonne dès les premiers instants de la « Tosca » écrite par Puccini. Le pianiste semble affectionner les mesures à trois temps. Les interventions sont d’une haute précision sur le plan sonore et rythmique. La trompette offre un solo véritablement aérien. Les motifs joués par les cuivres transmettent de la gravité. C’est une belle adaptation que le pianiste a confectionnée, le 6/8 sonne Soul Jazz. La guitare et le son saturé explore du côté du « Out » au niveau harmonique. La mélancolie et la tristesse sont incarnées par la trompette. Le saxophone réchauffe l’ambiance avec un solo bluesy pris sur un tempo medium. Sur « Cartagena Night », les notes de piano et les notes des cuivres installent le suspense. Le thème fait ressortir l’incertitude et l’urgence. Le piano rejoue l’arpège de départ, l’orchestre lance les riffs qui préparent le solo de saxophone alto. Celui ci arrive avec un stop chorus d’enfer. Les arrangements sont assez sombres. Le piano très sensuel, joue sans technique et se laisse aller. Le son overdrive de la guitare contraste avec le piano. Pour finir le pianiste reprend « Turandot » de Puccini. La nostalgie se dégage sur le premier mouvement. À 2’45 le swing en trois temps est synonyme d’espoir et de confiance. Le sax ténor déroule un très joli solo. Le sax alto est plus nerveux, le jeu est plus entraînant. Le trombone est d’une grande limpidité. Le motif lyrique à 9’43 est plein d’émotion. La mélodie jouée les dernières minutes, est très axée sur la musique classique. Le magazine DownBeat estime que ce disque est l’un des plus beaux albums de big band de l’année. La mesure à trois temps est un peu systématique à mon goût. Toutefois, les improvisations me séduisent, l’ambiance est grandiose par les arrangements.

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