L’album dont nous vous parlons ce soir rassemble le batteur Steve Gadd, le contrebassiste Eddie Gomez et le saxophoniste baryton Ronnie Cuber.
Tous les trois partagent l’affiche pour un album sans grande prétention mais qui réchauffe les cœurs et les âmes.
Accompagnés du WDR Big Band, ces trois solistes reprennent un répertoire assez cool dans lequel Soul, Jazz et Rythm n’ Blues, se mêlent avec les arrangements de Michael Abene.
Le Big Band et ses invités prestigieux démarrent cette session par un morceau de Stevie Wonder « Signed Sealed Delivered ».
Les arrangements de cuivres sont des riffs Funky qui envoient la pulse, alors que la guitare improvise des motifs Bluesy. Si l’orchestre atteint une haute précision, la musique est d’une grande convivialité.
Le baryton très chaud sur le rythme shuffle de « Watching The River Flow » distille de l’optimisme.
Steve Gadd swingue avec tranquillité.
Le Smooth s’installe avec « Che Ore So », une ballade signée Pino Daniele, dont les voiles de cuivres introduisent le baryton sensuel à souhait. Eddie Gomez déroule des notes comme il le faisait avec Bill Evans. L’histoire qu’il raconte est très belle. Le trombone très poétique pose avec délicatesse les notes. Le baryton lance des notes qui relatent la mélancolie.
Plus pechue maintenant la version de « Them Changes » qui s’inscrit encore dans la Soul. La frappe de Steve Gadd est dans l’esprit de Buddy Miles compositeur du morceau. L’orchestre passe en ternaire au moment du solo de l’orgue Hammond.
Au moment ou la guitare électrique intervient, elle part d’une cocotte brûlante avant de partir elle aussi sur un swing effréné. Le baryton à son tour groove sur le binaire et sur le rythme swing.
Sur « We Back Home » la cocotte funk est agrémentée des vamps de cuivres.
Steve Gadd se lance en solo tandis que la guitare ne bouge pas de sa cocotte, ce qui donne un exemple supplémentaire de la précision rythmique.
Sur « Lucky 13 » on déménage. Steve Gadd est friand de binaire ternaire. Avec un riff de Blues joué par la contrebasse et la guitare, l’orchestre monte progressivement. Les nappes s’installent timidement sur le palm mute de guitare.
Le medley « Honky Tonk » et « I Can’t Stop Loving You » est pris sur un rythme shuffle sur lequel la guitare lance un riff standard avant que la section cuivres ne lui succède. L’orgue est brûlante au moment du solo.
Au cours du morceau Soul « My Little Brother » Steve Gadd prend un solo à la frappe puissante et précise.
Enfin pour clôturer ce disque, le WDR rend un hommage à Duke Ellington l’orchestre reprend un de ses blues flamboyants, »Things Ain’t What They Used To Be ». Ronnie Cuber déroule un solo suave suivi du saxophone alto et de la trompette qui célèbre le Blues.
Le WDR Big Band accompagne trois grands improvisateurs pour une musique qui met en joie.
Sur des arrangements au millimètre cet enregistrement « Center Stage » est une belle dose de groove et d’énergie.