Le guitariste Belge Philip Catherine a été à de nombreuses reprises un sideman d’artistes prestigieux comme Chet Baker et notamment le live grandiose à Bologne en 1985. Il joua avec Stéphane Grappelli et Larry Coryell.
Il invite un autre trompettiste Tom Harrell sur ses albums « Moods » et « I Remember You » gravés chez Criss Cross.
On l’a entendu en 2007 aux côtés de Ron Carter et de Jacky Terrasson à l’occasion d’un concert au Festival de Jazz des cinq Continents.
En compagnie du guitariste Paulo Morello et du contrebassiste Sven Faller, le guitariste joue des compositions originales qui nous emmènent vers des contrées mystérieuses.
Au cours de ce premier morceau « Pourquoi » les notes et arpèges évoquent la profondeur et l’espace. Cette composition est une invitation au calme et au songe et ressemble aux ambiances que crée le guitariste Américain Bill Frisell.
Le second morceau « Robert’s Waltz » est une valse synonyme d’insouciance et de joie. La mélodie par son orientation a un côté presque baroque.
Les compositions sont écrites avec un certain raffinement comme on l’entend sur la ballade « To Martine » exprimant peine et tristesse.
La reverb et la clarté du son de guitare sont vraiment un régal à écouter. Les phrases sont d’une grande douceur et magnifiquement articulées comme le solo de contrebasse aux notes pleines de nostalgie.
Les notes aiguës et harmoniques baignant dans des arpèges cristallins créent un effet de Folk Song sur le titre « Frontera » où les notes sont jouées avec délicatesse.
Les phrases sont suaves et bluesy sur « Inutil Paisagem » une composition lumineuse et porteuse d’espoir.
Le trio part en rythmes Bossa sur le morceau « Ozone » où les phrases sautillent jusqu’à ce que les guitaristes s’envolent.
Le temps qui passe les souvenirs sont les thèmes auxquels je pense lorsque j’écoute « La Valse du Flipper ». La phrase à 3’12 est de grande classe, tant les notes sont renversantes.
La rythmique de « Meline » vous emmène au Brésil avec des phrases lumineuses et sensuelles.
Le trio joue « First Waltz » un nouveau trois temps où mélodie rime avec raffinement.
Enfin pour clôturer cet album Philip Catherine et ses deux compagnons interprètent « Louisella » une composition aux allures de valse. Jovial et enjoué ce dernier morceau est une séquence pleine de bonne humeur au cours de laquelle guitares et contrebasse brillent par leurs sonorités et directions musicales.
Cet album est un grand moment de douceur durant lequel les deux guitaristes et le contrebassiste tissent un dialogue délicat, où la quête de la mélodie et écoute réciproque s’assemblent à merveille.
Ce disque très savoureux est d’un grand raffinement avec des thèmes poétiques d’une grande sensibilité.