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NOUVEAUTÉ ALBUM/ PEDRON RUBALCABA

Il s’agit d’une rencontre au sommet entre l’altiste Français Pierrick Pedron et le pianiste Cubain Gonzalo Rubalcaba.

Ce duo joue en toute sincérité et prend des risques car sans rythmique.

Intitulé simplement Pedron Rubalcaba, le disque commence avec le standard « The Song Is You » écrit par Jerome Kern. Entre le saxophone alto et le piano un dialogue se tisse en toute intimité et romantisme.

Les notes de saxophone expriment la tendresse, le piano chemine aussi dans cette direction. Le solo de Gonzalo Rubalcaba part dans des trajectoires mystérieuses. La façon de jouer le standard porte l’empreinte d’une destructuration

Le duo brille par l’écoute mutuelle entre les deux musiciens. « Ezzthetic » morceau signé par George Russell est un thème Be Bop représentant une nouvelle direction.

Sans fioritures, le souffle du saxophone lance les notes avec soin et délicatesse sur morceau « Lawns » un thème très apaisant.

Le morceau « Si Tu Vois Ma Mère » exprime la tranquillité et surtout la bonne humeur.

Le contraste entre la ligne mélodique assez douce et le piano qui plaque avec force les accords est assez amusant. L’alto sort de cet état un peu léthargique pour apporter plus d’énergie.

« Dreamsville » traduit l’espoir et la lumière. Les accords groovy du début à la Herbie Hancock stimulent le saxophone alto qui s’exprime en toute décontraction et élégance. Le souffle du sax et la rondeur des accords est un vrai régal.

Énergique est le morceau « Five Will Get You Ten » où les trajectoires plus Parkeriennes amènent de la tension. Le pianiste aime ponctuer de ses accords solides ses phrases hautement techniques.

« Folks Who Live On The Hill » signée Jerome Kern est une séquence impressionniste sonnant comme de la musique classique où le raffinement est l’état d’esprit.

« Pretty Girls » commence par des accords pleins de mystère autour duquel quelque chose de trouble se noue. Les intervalles joués au saxophone annoncent un thème plutôt poétique et plein d’espoir.

Les deux instrumentistes proposent des conversations de haut vol où les lignes du saxophone se mêlent avec les harmonies complexes du piano. Dans l’Intimité, Pierrick Pedron et Gonzalo Rubalcaba prennent des directions peu accessibles mais également peu ordinaires.

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