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NOUVEAUTÉ ALBUM/ PAT METHENY/ SIDE EYE

Avant de présenter le dernier opus de Pat Metheny, je vous présente mes excuses pour l’erreur de présentation du 8 août dernier. Sans informations j’avais écrit que les sidemen étaient sans doute Antonio Sanchez et Gwilin Simcock. Le guitariste s’entoure pour cet enregistrement live, du pianiste James Francies et du batteur Marcus Gilmore. Le trio est une forme de combo qu’il apprécie particulièrement. En 1989, il enregistra le magnifique album avec Dave Holland et Roy Haynes, et revient aujourd’hui avec trois nouvelles compositions. « Lodger » rappelle beaucoup par ses accords et la direction mélodique le morceau « Travels » de 1983. Pat joue sur la guitare synthé au son saturé bien métallique et nous emmène sur les rives de la Folk et du Rock. La magie du guitariste donne souvent l’impression que le temps se suspend au fil de sa musique. « Zenith Blue » donne écho à l’empreinte stylistique de Lyle Mays, décédé en février 2020. La guitare mariée aux nappes des synthés fait éclore une alchimie sonore qui s’incrit toujours dans l’esprit du Pat Metheny Group. Pat parvient à nous aimanter avec ses phrases et sa sonorité de guitare synthé si particulière. Le clavier atteint un son lunaire apaisant qui crée l’ascension, jusqu’à une transe partagée entre guitare et claviers. Pour les autres morceaux, Pat reprend des grandes mélodies comme « Bright Size Life » « Sirabhorn », ses premières compositions. « Turnaround » blues qu’il affectionne particulièrement, il l’avait joué sur le disque « 80-81 » en compagnie de Mike Brecker. Ce live pourrait être une rétrospective. Il reprend également « Timeline », un blues qu’il composa pour Elvin Jones et qu’il enregistra avec lui, à l’occasion de l’enregistrement du saxophoniste « Time Is Of The Essence ». Le trio reprend « Better Days Ahead » la mélodie lumineuse et euphorique aux rythmes Sud Américains. Nous publions quelques lignes plus bas le commentaire de la composition d’ouverture. Certains pourront y voir l’hommage à l’immense Lyle Mays! Pat aime l’aventure tente de nouveaux arrangements et emprunte sans cesse de nouvelles voies dans l’improvisation! Intitulée « It Starts When We Dissapear », le morceau en écoute est joué avec un rythme binaire effréné. On entend la cymbale frétiller, des nappes de synthé grincer et des accords de guitare au son chaud et grave. Les accords de la six cordes et ceux du clavier installent le décor harmonique d’où se lance le guitariste. Pat joue des notes de velours hautement lyriques. Les nappes de clavier se posent avec délicatesse à 3’29. Avec une rythmique galvanisée, la guitare joue une autre partie très mélodique à partir de laquelle le piano s’envole en solo. La technique, le placement les phrases sont absolument renversantes. Le morceau rappelle l’univers du Pat Metheny Group même si Lyle Mays manque énormément. Le guitariste démarre son solo sur une séquence bien Bluesy. Son toucher limpide et son discours basé sur une approche très chromatique lui permet d’aller où il veut. Après la fougue du solo de guitare le groupe tisse un climat apaisant jusqu’à la fin.

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