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NOUVEAUTÉ ALBUM/ OLIVIER PINTO 7 TET

OLIVIER PINTO 7 TET/ SERENITY

Le contrebassiste originaire du Sud, dirige un septet dont nous avions parlé en Septembre dernier, à l’occasion de la préparation de son premier album. Grâce au financement participatif, le projet a pu aller à son terme. Le disque s’ouvre par un hommage à Joe Henderson, saxophoniste qui a su si bien mélanger le Jazz tonal et le Jazz modal. Sur « Serenity », après un solo de sax alto animé par la quête de mélodie et par la douceur de la sonorité, Olivier Pinto se lance dans une impro dont les notes sont franches et solides. Les cuivres lancent des motifs rayonnants de swing sur lesquels la batterie rebondit à merveille. Les arrangements sont de grande classe sur le thème onirique et raffiné de Wayne Shorter « Dance Cadaverous ». La composition « On Cue » commence par une tourne nerveuse de la rythmique composée du piano, de la contrebasse et de la batterie. Entre gravité et tension, les rythmes binaire et ternaire alternent tout le long du morceau. Le groupe insuffle le groove en permanence avec une walkin de contrebasse claire et puissante. « Valeria » composition originale a quelques accents du standard de Johnny Mandel « Emily ». Le pianiste au toucher délicat joue une longue introduction tout seul. Aux phrases poétiques du piano à 4’06, la douceur sonore des cuivres vient caresser la fin de son solo. Les progressions harmoniques sont absolument magnifiques. Le trompettiste s’élance dans une impro durant laquelle les nappes de cuivres se tissent avec sobriété. Le morceau « Bleu » tout en swing et d’une grande élégance, s’inscrit dans l’esprit du Cool. Le feeling du pianiste est mené par un sens mélodique aiguisé. Les goûts pour la musique latine emmènent le contrebassiste vers le répertoire du pianiste Cedar Walton et son morceau « Oros de Rojo ». Les cuivres sont toujours étincelants. A 4’39, j’entends un clin d’œil du trombone au standard « You and The Night ans the Music ». Le septet reprend ensuite une composition signée du saxophoniste Américain Seamus Blake, intitulée « Nobody’s Song but his Own ». La mélodie porteuse d’espoir au rythme bossa connaît un changement de métrique intéressant à certains moments. On notera la rondeur de la contrebasse en solo et celle du sax ténor pour l’exposé du thème. Enfin, le contrebassiste rend hommage à l’un des musiciens les plus emblématiques du Jazz, Herbie Hancock en reprenant un thème feutré exprimant l’insouciance. « Toys » dont la version originale figure sur l’album « Speak Like A Child », est une mélodie épurée et apaisante, qui donne aux instrumentistes la possibilité de s’envoler vers le Swing et le Blues, comme le font à merveille le pianiste le tromboniste, et le contrebassiste. Olivier Pinto réalise un premier disque où les thèmes sont décorés d’arrangements sobres, sans prétention. Les solos respirent et sont véritablement chantants. Dans ce projet tout est bien équilibré, tant par la sonorité de l’ensemble que par les solos. C’est tout le Jazz qu’on aime, enraciné dans le Cool et le Hard Bop.

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