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NOUVEAUTÉ ALBUM/ NICOLA CAMINITI/ VIVID TALES OF A SELF PORTRAIT

Nicola Caminiti est un saxophoniste altiste Italien vivant à New York.
Dans sa sonorité, on ressent de la douceur et de la poésie. Il peut aussi entraîner la rythmique vers l’intensité des séquences de batterie.
Les premières notes du disque de “A Fully Blank Canvas” nous proposent un univers mystique, spirituel puisant dans l’univers Coltranien. Les notes s’envolent sur un tapis d’accords du pianiste Lex Korten.
Après cette introduction que constitue le premier morceau, le disque se poursuit par des notes de contrebasse qui introduisent “Elliptical Biking”. S’ensuit un thème énergique à la forte densité de notes. L’alto montre sa technique et sa fluidité du saxophone par ses phrases à l’instar du pianiste qui déroule des phrases aux débits élevés.
L’harmonie du morceau “Crowded Solitude” d’une grande délicatesse et le thème aux allures oniriques fait ressortir l’impression d’espace et de liberté. Le jeu du batteur Miguel Russell est très fin, les notes de contrebasse de Ben Tiberio,discrètes et rondes. Le soprano apporte quelque chose de nostalgique dans la sonorité.
Quatrième plage “Words Of Equality” aux élans de tristesse.
Très be-bop par l’harmonie et le tempo, le saxophoniste libère des notes accompagné seulement par le batteur. La contrebasse et le piano entrent ensuite, ce dernier improvise puis le saxophoniste puissant tisse un solo dont les phrases novatrices nous interpellent.
Finesse romantisme émotion sont au rendez vous pour la composition suivante “City Lights”. Le solo de contrebasse est empreint de lyrisme et de nostalgie. Le piano se libère et fait ressortir l’impression d’urgence d’un climat plus en tension. Le soprano évoque les pleurs, les sanglots, la souffrance.
Comme un interlude “Warmer Cold War” joué au soprano est une aspiration au voyage au détachement et à la méditation
Sur un rythme binaire énergique, “Cloudly in(to) The Sky” attire l’attention par son côté Hard Bop évoquant l’urgence. Après l’exposé du thème, le pianiste part dans un solo étoffé par de brèves interventions du sax. Ce dernier crée une intensité telle qu’il emmène avec lui la batterie et la contrebasse.
“Just Find A Reason To” le saxophoniste développe des phrases plutôt mélodiques même si parfois les notes rapides surgissent. Le piano commence en douceur avant de monter en puissance.
Même lorsque les rythmes sont plus entraînants, le quartet joue avec finesse et sensibilité. “Farewell To Soon” est une séquence où l’on entend quelques dialogues entre le piano et le saxophone sur un tempo de ballade.
Le contrebassiste part le premier en impro en jouant des notes claires.
Pour conclure cet album, le quartet explore des sonorités qui frisent avec le Free. Le son de l’alto est séduisant, les phrases limpides.
Cet album est truffé de belles surprises s’agissant de la dimension des thèmes et des harmonies. Les musiciens sont en symbiose, rien ne semble forcé, le jeu subtil de chacun ne fait qu’embellir l’interaction.

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