NICHOLAS THOMAS PLAYS THE MUSIC OF HANK JONES/
Le jeune vibraphoniste rend hommage à l’immense pianiste de Jazz Hank Jones, qui fut un sideman très prisé et un compositeur méconnu mais o combien talentueux. Dès la première piste « Minor Conception », nous plongeons dans un swing généreux avec ce thème de structure classique ponctué de multiples syncopes. La composition « Angel Face » interprétée avec grâce par la vocaliste Viktorija Gecyte nous envoûte véritablement. Les phrases de vibraphone respirent la nostalgie et le romantisme. Abbey Lincoln écrivit des paroles sur cette magnifique ballade, qu’elle enregistra avec Hank Jones en 1994. « Récapitulation » morceau au rythme Bossa est un grand moment de musicalité, tant Alain Jean Marie a une sonorité métallique qui transmet une grande émotion. Celui qui est pour moi le Kenny Barron Français est impressionnant. Avec cet album, Nicholas Thomas vous convie à un voyage tout en swing. Quelle énergie déployée par le batteur Mourad Benhamou dont le jeu rappelle celui de Jimmy Cobb, et le contrebassiste Michel Rosciglione imprégné lui aussi de l’esprit Hard Bop, sur la composition « Vignette ». Si Hank Jones était un grand interprète il était aussi un grand mélodiste, comme on l’entend sur « Hank’s Vibe », très joli thème en trois temps. Au lyrisme d’Alain Jean Marie, s’ensuit un solo de contrebasse mélodique et sensible. Le Hard Bop était bien présent dans la musique du pianiste Américain, lorsqu’on écoute « Beaches in The A.M ». Le vibraphoniste Italien dans un style proche de celui de Milt Jackson laisse sortir les intonations Blues. Entre rythme latin et rythme ternaire, ce morceau est d’un dynamisme phénoménal. L’impro sur « Odd Numbers » suit une trame harmonique de Blues classique, à laquelle la batterie et la contrebasse ajoutent une pulse d’enfer. Le vibraphone est enrobé d’accords de velours sur « Things Are So Pretty In The Spring ». « Chant » est très blues dans l’esthétique. Nicholas Thomas déroule des phrases limpides aux débits élevés. Michel Rosciglione se lance dans une impro sobre sans volonté démonstrative. Enfin le quartet finit l’hommage à Hank Jones par l’interprétation d’un morceau très Be-Bop « We’re All Together ». Entre ballades et tempo plus énergiques, les phrases des différents solistes sont toujours raffinées et originales. Le vibraphoniste a su s’entourer de sidemen de grande qualité, pour nous livrer un moment de Jazz, plein de poésie et d’énergie.