Le trompettiste nous emmène vers la Soul Jazz au rythme Funky. Souvent il se met au piano pour cet album. Sur « Hangin’ And Jivin' », le quartet commence à jouer le thème en groovant, pour ensuite swinguer sur un tempo cool médium. Il faut dire que les walkin bass généreuses du grand Ron Carter sont un délice pour l’improvisation de piano et de trompette. Nicholas Payton a le Blues dans le sang, sa sonorité classique est imprégnée des racines. Un autre compagnon de route du Miles Davis Quintet en la personne de George Coleman Sr. est invité sur la seconde composition « Big George ». Karriem Riggins ses patterns groovy, les notes de basse enrobent les notes de saxophone bien souples et croquantes. Le saxophoniste n’a rien perdu de sa sonorité. Les musiciens amènent bien le swing à 3’15. Si le trompettiste n’a pas la technique d’un Herbie Hancock, il se fait plaisir au piano en cheminant sur les touches. Sur la composition suivante « Levin’s Lope », les notes de contrebasse jouées en blanches se superposent à merveille sur la tourne de batterie en syncopes et ses rythmes Bossa. Entre piano électrique et trompette, Nicholas Payton a des accents orientaux. « No Lonely Nights » est une très belle ballade apaisée jusqu’au changement de tempo par le passage de la noire à la double croche à 2’50. Le swing est doux et chaleureux. La trompette rebondit merveilleusement bien sur le drive du batteur. La première partie de « Lullaby For A Lamppost » est un grand moment de calme et d’émotion. Le jeu aux balais est d’une retenue et d’une douceur absolue. L’hommage au guitariste et banjoiste Danny Barker est une séquence très lyrique lorsqu’on entend Nicholas Payton caresser les touches du piano. Les moogs de clavier avec une certaine distortion une ligne de basse déchaînée et une trompette flamboyante tel est le scénario de « Lullaby For A Lamppost part 2 ». Le trio rend ensuite hommage à l’un des monstres sacrés de la musique Américaine Quincy Jones. Le swing crépite toujours. Le piano est très doux suivi de la trompette également délicate. La Soul revient sur « Gold Dust Black Magic » morceau signé Karriem Riggins. Le swing s’invite encore. On retrouve George Coleman pour le morceau « Turn A Ron ». Le thème est apaisant les improvisations séduisantes. Vers la fin, l’exposition du thème par la trompette et le sax donnent lieu à un échange mélodieux aéré. L’album se termine par la reprise du morceau « Toys » d’Herbie Hancock. Commençant au clavier dans une ambiance de Jazz électrique à la Miles Davis des années 70, le trompettiste laisse s’installer une ambiance mystérieuse. Le morceau prend une tournure plus acoustique au cours de laquelle Nicholas Payton improvise au piano. Le grand Ron Carter s’amuse à jouer des lignes dans différentes trajectoires. Nicholas Payton ne propose pas de concept nouveau, mais livre un beau panorama jazzistique avec deux invités prestigieux, deux grands acteurs du Jazz moderne.