Avec « Fly », son dernier album, Michael Mayo confirme qu’il est la figure montante du Jazz vocal contemporain.
Après un premier album remarqué, il démontre une évolution artistique intéressante et une maturité musicale étonnante .
Né le 1er juin 1992 à Los Angeles, il a été immergé dans la musique dès son plus jeune âge. Son père était saxophoniste de Earth, Wind & Fire et directeur musical de Sérgio Mendes ; tandis que sa mère était choriste pour Beyoncé ou Diana Ross.
Il se forme au Thelonious Monk Institute of Jazz à l’UCLA où il rencontre Herbie Hancock qui devient son mentor.
L’album s’ouvre sur « Bag of Bones », un morceau qui donne le la pour la suite. M. Mayo y déploie toute l’étendue de ses capacités vocales, naviguant avec aisance à travers des arrangements complexes et sophistiqués. Sa voix, véritable instrument, se révèle être d’une flexibilité et d’une expressivité exceptionnelles, capable de transmettre une large gamme de nuances.
La tracklist de l’album montre l’habilité du musicien à naviguer entre tradition jazz et modernité créative. On passe ainsi de reprises de standards à des compositions personnelles qui incorporent des éléments de R&B, de Soul ou de musique Electro.
La créativité de Michael Mayo est évidente, aussi bien dans son écriture que dans sa pratique vocale. Son interprétation du « Four » apporte ainsi une originalité folle au standard de Miles Davis.
Le chanteur s’est entouré de musiciens de premier plan. Shai Maestro, au piano et au synthétiseur, apporte une profondeur harmonique. Linda May Han Oh, à la contrebasse, montre à nouveau sa maîtrise technique et apporte un soutien solide aux élans créatifs de M. Mayo. Nate Smith, à la batterie et aux percussions, ajoute son jeu dynamique et inventif.
La synergie entre les musiciens est évidente et stimulante. On imagine que le chanteur se sent en confiance pour lancer ses expérimentations.
L’album a été enregistré en deux jours au Bunker Studio de Brooklyn. Une rapidité qui a favorisé l’authenticité. Résultat, l’atmosphère de l’album est dynamique, presque immédiate comme un enregistrement Live.
Avec cet album “Fly”, Michael Mayo démontre qu’il est non seulement un prodige technique, mais qu’il peut aussi apporter au jazz contemporain une contribution forte.
Bien évidemment, face à la virtuosité vocale de M. Mayo, on pense à Bobby McFerrin.
Au-delà de la technique, c’est l’innovation musicale qui les unit. Un sens de la création qui devrait permettre à Michael Mayo de développer une très belle carrière. Vivement la suite.