Post Jazz

NOUVEAUTÉ ALBUM/ LOUIS WINSBERG/ TEMPS RÉEL

Le guitariste originaire de Marseille n’en finit pas de nous surprendre. Ce nouvel enregistrement capté en live le 30 mars 2019 à Eygalieres, a fait l’objet d’un important travail sonore à la suite de ce concert. Louis Winsberg s’est livré à un véritable travail d’orfèvre. Entouré de Jean Luc Di Fraya et de Patrice Heral, le guitariste nous emmène sur le chemin du groove, en parcourant les différents horizons musicaux chers à son cœur. À partir de mélodies inspirées de l’Afrique et d’Inde, le guitariste aux phrases Jazz redoutables explore des horizons Rock et Blues, à l’aide de nombreux effets sonores surprenants. Si les deux percussionnistes sont des magiciens du rythme, Louis Winsberg fait groover sa guitare comme personne avec ses sonorités très originales. Le titre »Temps Réel » se compose de trois parties. La première laisse part à la découverte au cours de laquelle le guitariste s’amuse avec les sonorités électroniques. Il lance des motifs mélodiques inspirés de l’Orient, sur lesquels les voix atteignent un grand lyrisme. Le groove atteint des sommets sur la seconde partie. J’y entends un clin d’oeil à « River People » composé par Jaco Pastorius lorsqu’il se produisait au sein de Weather Report. Enfin, au cours du dernier mouvement, les envolées vocales mêlées aux cocottes de guitare brûlantes vous feront bien bouger. Toujours avec ce groove chaleureux, le guitariste lance des voicings funky sur »Mission Improbable ». Il établit un dialogue entre motifs de guitare et le chant. Il fait même un clin d’œil au générique de la célèbre série télévisée composé par Lalo Schiffrin. « Sazrap » démarre par des claquements de cordes La séquence jouée avec un groove tout en légèreté est émaillée de passages bien Blues. Les samples et le solo de guitare emportent tout sur leur passage. La composition « Un Gnawi en Hiver » est pleine de chaleur. Le thème nous emmène en Afrique, où certains passages sont très ancrés dans le Blues. « Rapsaz » est en quelque sorte la suite de « Sazrap ». Ce groove ravageur me fait penser à « Rapisrap », morceau que Sixun enregistra sur l’album « Nouvelle Vague ». Le trio fait une escale musicale en Inde avec la composition « Ragalieres ». Les motifs sont captivants, les chants intenses et les flots rythmiques tourbillonnants. L’énergie est toujours aussi intacte sur « Rock Around Midnight ». Le débit rythmique des phrases de guitare est impressionnant. Sur « Les Jeux interdits », le guitariste lance des belles interventions avec des pointes orientales. Louis Winsberg se fraie des chemins harmoniques et rythmiques insoupçonnés. Au cours de cet enregistrement unique l’interaction musicale atteint des sommets. La toile de fond commune aux différents morceaux est un groove inimitable que les trois musiciens partagent tout au long du concert. Cet album est un magnifique voyage à travers des paysages sonores insolites.

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