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NOUVEAUTÉ ALBUM/ LAURENT COULONDRE/ MEVA FIESTA/

Si son projet autour de Michel Petrucciani était poignant et inventif, le jeune pianiste Laurent Coulondre revient avec un nouveau projet aux couleurs Sud Americaines.

Le disque débute sous les meilleures augures par le titre « Meva Festa! », au cours duquel les accords du piano groovent terriblement. Sur un rythme Salsa, les riffs de cuivres ravageurs de l’ensemble vous ensorcelent.

Le baryton de Lucas Saint Cricq et le trombone de Robinson Khoury groovent à fond, tandis qu’en contrechant, nous entendons les trompettes, la flûte et l’alto.

A la fin de ce premier morceau, la trompette se lance dans un solo où en fond il y a le motif des cuivres et la tourne rythmique.

La seconde composition « El Jonito » se construit sur des riffs brûlants des soufflants sur des rythmes Soul Funk. Le batteur de ce morceau est Martik Wangermee Martin Wangermée MusiK alors que le percussionniste Adriano Dos Dantos Tenorio prend un solo tout en subtilité.

Sur un rythme binaire, la trompette lead est tenue par Alexis Bourguignon croise le fer avec l’alto de Lucas Saint-Cricq.

L’ensemble prend la direction de la Funk quand on entend la section de cuivres lancer des vamps brûlants.

Le thème « Agua Bon »est joué par la section cuivres. La rythmique et la section cuivre grandiose. Le saxophone alto tourbillone dans les flots.

Entre rythmes Sud Américains et groove, le leader trouve un bel équilibre.

Sur « Memoria »( Part I) le pianiste nous emmène vers les rythmes Brésiliens où l’on entend la nostalgie rimer avec la flûte de Stephane Guillaume sensuelle sur un rythme subtil au groove sobre. Ce thème est de l’orfèvrerie tant les arrangements sont de la soie.

La rythmique s’emballe sur le second mouvement « Memoria Part II ».

Le chant sur « Isla Perdida » incite au voyage et à l’oubli. La flûte et la voix se caressen et nous hypnotise presque.

La mélodie introductive de « Piment Doux » jouée par le piano et la contrebasse est d’un grand raffinement. Les notes de la contrebasse si mélodieuse me laissent imaginer la danse des doigts de Jeremy Bruyere.

Sur « Bahia », la voix de Laura Dausse d’une grande pureté est soutenue par le piano. La contrebasse vibre et nous fait vibrer avec elle à 1’58.

L’improvisation vocale au delà de la prouesse technique est un grand moment de musicalité.

Mystérieuse et sombre est l’introduction du titre « Gato Furioso ». Percussion et contrebasse lancent le rythme pendant que le piano explore des paysages sonores insoupçonnés.

Pour l’interprétation de la mélodie magnifique de « Laura », le pianiste joue en toute intimité entouré de la contrebasse, la percussion et du batteur André Ceccarelli.

Le pianiste au sommet de son art livre une mélodie pleine de de délicatesse et de poésie.

Pour terminer, le climat Samba et Carnaval sur la reprise de « Meva Festa » mettent en avant la percussion, l’orgue et la contrebasse qui font monter la température. Le morceau dure 1’26 avant que Laurent Coulondre ne livre un piano solo tout en émotion, où accords et arpèges se chevauchent pour nous offrir un tres beau moment de sensibilité.

Après « Michel On My Mind » sorti en 2019, ce pianiste nous révèle toute l’étendue de son talent.

Il s’illustre par des arrangements soignés précis et des compositions où la mélodie est au premier plan. Il publie un disque où énergie et émotion se marient à merveille. « Meva Fiesta » est un grand album de cette fin d’année 2022.

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