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NOUVEAUTÉ ALBUM/ LARS DIANELSSON/ TRIO

Il en va de l’écoute de cet album comme de la lecture d’un bon polar nordique. À la fois familier et très réconfortant pour une froide soirée d’hiver. Calmez-vous au fond d’un canapé confortable et laissez-vous porter.

Lars Danielsson, contrebassiste suédois de renom, a forgé sa carrière dans le jazz depuis les années 80, explorant des territoires musicaux variés. Son style, empreint de lyrisme, tisse des liens entre jazz, musique classique, pop et traditions nordiques. John Parricelli, guitariste britannique virtuose, collabore avec Danielsson depuis 2009, apportant sa sensibilité unique à leurs projets communs. Verneri Pohjola, trompettiste finlandais, complète ce trio avec son approche veloutée et son énergie feutrée.

« Le calme au château » qui ouvre l’album prend tout son sens avec “Trio”, le nouvel opus de Lars Danielsson, John Parricelli et Verneri Pohjola, enregistré dans l’atmosphère sereine du Château Palmer, domaine viticole girondin réputé, au printemps 2024.

Cet album marque une nouvelle direction dans la musique de Danielsson. Abandonnant le piano et la batterie, il crée un son plus acoustique et épuré, laissant plus d’espace pour des textures sonores différentes. L’album, enregistré en quatre jours, mêle habilement un feeling nordique à la musique de chambre et au jazz contemporain. L’ambiance est résolument intimiste et élégiaque, avec un contrôle permanent de la forme.

Le répertoire de “Trio” est un savant mélange de compositions originales et de reprises innovantes. « Le Calme au château » ouvre l’album avec une mélodie relaxante, ponctuée d’une fin enjouée surprenante. « Cattusella » offre une exploration latine, mettant en valeur le jeu breathy de Pohjola. La reprise de « Mood Indigo » d’Ellington présente un arrangement intéressant, bien que légèrement en décalage avec le reste de l’album. « La Chanson d’Hélène » de Philippe Sarde crée une atmosphère d’une tristesse poignante, grâce à la douceur de l’archet de Lars Danielsson.

L’approche du trio est résolument minimaliste. Les musiciens excellent dans l’art du contrepoint, créant des textures sonores riches malgré l’instrumentation réduite. Le walking bass de Danielsson se marie parfaitement avec les arpèges graciles de Parricelli, tandis que le phrasé de Pohjola oscille entre lyrisme et abstraction.

En conclusion, “Trio” est un véritable festin pour les oreilles, une dégustation musicale aussi raffinée qu’un grand Margaux du Château Palmer. On pourrait presque dire que Danielsson, Parricelli et Pohjola ont créé un millésime 2024 exceptionnel, à savourer sans modération.

Alors, débouchez vos oreilles et laissez-vous enivrer par ce nectar sonore !

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