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NOUVEAUTÉ ALBUM/ KURT EDELHAGEN AND HIS ORCHESTRA

En fin de semaine, le label Jazzline sort des sessions inédites du Big Band d’un célèbre chef d’orchestre Allemand, Kurt Edelhagen. Sur trois disques, vous pourrez entendre des enregistrements de cette grande formation, réalisés entre 1957 et 1974. En compagnie de solistes d’exception, vous voyagerez à travers le Jazz Swing, le Be-Bop et le Hard Bop. Démarrant sur les chapeaux de roue, le premier morceau « Tubbes » est une déflagration sonore sur un tempo up swing. Quelle précision rythmique des soufflants pouvons nous entendre. La seconde plage « El Mo » est Soul Jazz, le Blues s’installe entre les différents cris de cuivres. L’ambiance de « Mosquito’ Nightmare » oscille entre arrangements Ellingtoniens et sonorités dans le style des sessions « Charlie Parker with Strings ». La partie de piano de « Fatsination » puise dans le ragtime, soutenu par un rythme dansant. La trompette nous émeut sur « I Remember Clifford » signé Benny Golson. Les standards de Swing et de Be-Bop sont repris comme « Bohemia After Dark » et « Sweet Georgia Brown » interprété brillament par Toots Thielmans. Moment romantique et d’evasion offert par le trombone avec le morceau « Till », étoffé par de doux arpèges de piano. Le morceau « Black Velvet » est Mancinien. En ce qui concerne le deuxième disque, « Sabbath Message » sonne un peu comme « Milestones », au cours duquel le dialogue entre les sax et les trompettes est grandiose. C’est une ode au blues avec « Blues Fifteen ». Le saxophoniste alto marche dans les pas de Bird avec son interprétation de « Shaw Nuff » sur un tempo qui décoiffe. Le morceau « Beach » nous étonne par sa tourne rythmique toute en syncope. Le trombone expose avec raffinement le thème « Oliver Haydn Whigham III », dont la mélodie se marie le contrechant des cuivres. « 4 For Berlin » nous plonge dans l’univers d’un film noir proche du style Hitchcokien. La valse « In the Night » est grandiose par la retenue des instruments. La flûte en finesse nous emporte. Le son de l’orchestre atteint une grande modernité avec »I Will Give You ». Enfin le troisième disque tout aussi intéressant mérite une attention particulière sur des morceaux comme « Olé » aux accents Flamenco, avant de partir sur un swing enflammé. Le chanteur Mark Murphy invité sur un morceau délicat intitulé « Mc Arthur Park », nous enlace avec sa voix de velours. La pièce « Oni Puladi » toute en abstraction donne le sentiment d’une musique en suspension. Le Free fait son apparition avec la composition « Triple Adventure ». Le chef d’orchestre montre son intérêt pour la Soul Music avec le morceau « Black Eyed », sur lequel le clavier électrique brûle. « Ow Dallab » conclut ces sessions dans la sobriété où l’harmonie et la mélodie évoquent nostalgie et évasion. Ce coffret de trois disques reflète l’évolution du Jazz sur quarante ans. Le compositeur et arrangeur Allemand s’est entouré de grands solistes comme Maynard Ferguson, Kenny Wheeler ou Philly Joe Jones, pour nous proposer une approche historique et exhaustive. Ces sessions inédites sortent ce vendredi 26 Mars.

https://www.jazzline-leopard.de/index.php/en/news-2/212-kurt-edelhagen-en

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