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NOUVEAUTÉ ALBUM/ KENNY BARRON/ THE SOURCE/

Pour ce week-end, je vous propose un album d’un grand pianiste dont le style rime avec élégance. Kenny Barron se livre en toute intimité. Il avait pratiqué l’art du solo sur un album intitulé « At The Piano » datant de 1981.

La reprise de « What If « est nerveuse comme si il convoquant l’esprit de Monk. Après une introduction d’une grande complexité, le pianiste lance la ligne de basse qui installe tension et angoisse. À partir d’accords plaqués avec puissance, le pianiste est très baroque dans son approche. L’intensité du jeu ne redescend jamais pendant les huit minutes que dure le morceau. Le flot de notes est intense. Le pianiste montre sa grande technique de main gauche où les walkin bass sont précises. Ce thème avait déjà été joué en 1986 sur l’album éponyme.

Le thème « Isfahan » est signé Billy Strayhorn. De voicings en voicings, Kenny Barron nous séduit par son toucher sensuel.

Enjouée, cette mélodie « Teo » insufle le Blues et Kenny Barron a un swing chaleureux.

Le romantisme s’installe avec « Daydream » une mélodie jouée en finesse. Le pianiste a une façon d’appuyer sur les touches avec un feeling.

L’ambiance du Piano bar est toujours présente d’autant que Kenny reprend le standard « I’m Confessin ». Les phrases soutenues par une indéfectible ligne de basse nous enchantent par les directions et le rythme qu’il leur donne.

Les arpèges de « Dolores Street » donnent le frisson tant ces accords mineurs sont poignants. Il est avec Bill Evans celui qui arrive à m’emouvoir. On a l’impression que le piano pleure sous les doigts de ce grand artiste.

La reprise de « Well You Needn’t » signé Thelonious Monk est un moment intense, au cours duquel Kenny Barron montre toutes les facettes de son jeu, accords plaqués phrases puissantes et renversantes.

Entre piano stride et Be-Bop, on a en plus d’entendre de magnifiques séquences un panorama historique du piano Jazz.

Si la version de « Sunshower » avec Stan Getz vaut le détour, cette version en solo du pianiste nous émeut par son phrasé et son toucher élégant.

L’étrange et le mystère se dégagent du thème « Phantoms ». On entend une certaine noirceur dans l’ambiance. Kenny l’avait enregistré sur l’album « What If » dont nous avons parlé plus haut. Sur ce disque, la section cuivres était assurée par le saxophoniste John Stubblefield et le trompettiste Wallace Roney.

Comme son nom l’indique, la mélodie est assez sombre.

Les enregistrements en piano solo sont souvent difficiles à appréhender.

Nous avons découvert cet été le magnifique « Fairly » de Michel Grailler que le pianiste avait enregistré en 1991.

Après celui-ci, le disque de Kenny Barron est peut être le plus intéressant des albums en piano solo.

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