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NOUVEAUTÉ ALBUM/ JORDAN SEIGEL

JORDAN SEIGEL/ BEYOND IMAGES

C’est un album inspiré des musiques de film que le pianiste affectionne, des bandes originales d’Henry Mancini, Jerry Goldsmith et Ennio Morricone. Le pianiste nous accueille dans le calme avec « Departure », un morceau à l’ambiance Folk sur lequel il caresse les touches et au cours duquel les balais sont tout en douceur. Sur le second morceau « Something’s up », le saxophone au son de velours et le piano jouent au chat et à la souris. L’univers est proche de celui de la Panthère Rose. « The Lake House » est un mélange d’ambiances entre Folk et Classique, avec des cuivres et des vents qui évoquent l’évasion. A 2’31, le discours au piano est bluesy. Le morceau « No chance », assez surprenant, nous amène du côté de la Pop avec une voix transformée par les effets sonores. On a le sentiment de la fragilité de l’effondrement. L’orchestre à cordes sur « The Woods », l’introduction du violoncelle laissent l’imagination prendre la place. De la gravité et de la tristesse s’installent et la composition nous fait naviguer vers le tango. « Baker Street Caper » est introduit par les cordes et passe ensuite en trois temps où l’on entend les cuivres avoir des accents blues et les vents jouer des ornementations légères. « Song for Porter » est très émouvant, la mélodie nous touche, la contrebasse est pure et joue des notes d’une rondeur extrême. Le piano, dans un solo aux accents nostalgiques, est magnifiquement soutenu par les cordes. Le pianiste et son orchestre nous font voyager du côté de l’Amérique du Sud. Le sax alto joue un solo mélodieux sensuel, le piano respire, le côté mélodique ressort. L’album se termine avec un morceau qui laisse entendre cette symbiose entre les musiciens. Le piano se ballade sur les notes de velours de contrebasse. La finesse et la sensibilité règnent sur chacun des instrumentistes. Le projet est très bien écrit, les arrangements pour l’orchestre sont réalisés avec justesse sobriété et nuances.

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