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NOUVEAUTÉ ALBUM/ JOHN PATITUCCI/ SPIRIT FALL

John Patitucci est l’un des plus grands contrebassistes de ces quarante dernières années. Sa technique exceptionnelle, la rondeur des notes et une précision inégalée sur le plan rythmique font de lui un Jazzman très prisé.
Avec lui, le sax Chris Potter et Brian Blade son vieux compagnon de route au sein du groupe de Wayne Shorter.
Dans ce début de disque, le bassiste installe un pattern de contrebasse sur lequel le sax déroule quelques notes.
À la contrebasse, sa sonorité et son assise impressionnent. Le rythme et la mélodie rappellent plus la Folk que le Jazz.
Chris Potter imite t il le son à Michael Brecker, c’est ce que l’on peut penser en écoutant le second morceau. La trajectoire mélodique m’évoque par moments des thèmes de “Tales “From The Hudson”.
Les balais émettent de la douceur tandis que le contrebassiste avance vers des chemins mélodiques entend des allures de Blues mineur.
au cours desquels le Hard Bop s’étend dès le “Déluge on 7th Avenue”. On entend le dialogue Blues entre le sax et la contrebasse qui elle part en walkin pendant que le sax danse sautille. Le jeu de Patitucci varie beaucoup, son solo est cool mais la maîtrise impressionne.
Il reprend la basse électrique sur la quatrième composition “Thoughts And Dreams”, très breckerienne, des envolées de Blues et des motifs transcendantaux mystérieux qui nous emmènent vers l’esprit du Blues.
Patitucci introduit “Spirit Fall” par quelques harmonies, qui se mettent en place progressivement pour lancer un thème en trois temps.
La basse électrique prend un solo aux phrases complexes même si je suis toujours sous le charme de motifs Bluesy. Le soprano prend des directions complexes et joue des phrases Coltraniennes qui rappellent la transe qui possédait l’immense saxophoniste. Brian Blade toujours impérial par la maîtrise des nuances percute les solistes de son jeu sec.
S’ensuit un morceau à l’ambiance Jazz Funk, traduite par la basse électrique dont le gimmick groove terrible. Les voix de saxophones évoquent le thème de Steps Ahead intitulé “Safari”. Les flots au ténor sont vraiment inspirés de Brecker par les phases “In And Out” et par le son.
Si la ballade suivante est encore une composition originale, le trio interprète un des joyaux de Wayne Shorter “House Of Jade”. J’aime le tempo ancré chez le batteur et le bassiste qui laisse le sax la possibilité de s’exprimer.
À la contrebasse, John Patitucci est toujours le maître par la clarté du son, la rondeur des notes.
Un album très bon où les trois musiciens se rencontrent au fil des thèmes et des improvisations. Chacun se laisse des espaces à tour de rôle. Rythmiciens exceptionnels, ils nous emmènent vers des contrées sonores pas trop complexes. Quelques séquences laissent entendre des tensions comme c’est le cas sur “Light In The Darkness”, un thème torturé, illustrant l’antinomie de la liberté et de la contrainte. Le disque se conclut par un calypso “Sonrisa”, sur lequel s’immisce en premier le contrebassiste. Est ce que ce titre est la composition d’Herbie et Wayne Shorter? Je pense qu’il s’agit d’un titre similaire à l’harmonie bien différente avec les traits d’un rythme binaire.
À travers ses compositions, Patitucci rend hommage au courant qui a une empreinte notable celle d’un Jazz Hard Bop difficile techniquement, mais toutefois agréable à parcourir.

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