JOHN DAVERSA/ CUARENTANA
Ce trompettiste connu pour diriger un Big Band de Funk Bop, publie un projet en formation resserrée, entouré de la contrebasse, de la batterie, de Sammy Figueroa aux percussions et de Gonzalo Rubalcaba au piano. John Daversa quitte le grand ensemble et son répertoire Funk Bop, pour nous présenter des mélodies aux rythmes Sud Américains. Cet album est une suite de pièces intimistes alternant tantôt enthousiasme et joie tantôt mélancolie. Le quintet voyage à travers le mambo à l’image de « #45 » et ses variations rythmiques surprenantes Après plus d’une minute dans un tempo cool, la séquence à 1’16 est Be-Bop pour quelques secondes. Lors du solo de piano de Gonzalo Rubalcaba, le rythme s’emballe sur un motif chromatique. Le rythme Mambo se poursuit avec « Oma » morceau raffiné où les voiles harmoniques du piano épousent à merveille la trompette. « Puppitas » et sa mélodie chaloupée transmettent la joie et l’enthousiasme. Le pianiste déroule des notes avec une mise en place toujours précise. « #22 » commence par des accents de tristesse, mais lorsque les percussions entrent, la délicatesse et l’optimisme s’installent. « La Bailarina » morceau avec quelques intonations blues transmet dynamisme et optimisme. Le souffle et le crépitement des percussions sur « El Ultimo Suspiro », ainsi que les notes rondes de contrebasse, installent une ambiance chaleureuse, dans laquelle le piano installe ses phrases magiques. « #19 » est une composition lumineuse qui incite à la danse, notamment la variation du rythme sur le solo de piano. « Un Bolero Para Lola » est une invitation à la contemplation et à l’émerveillement. Quelques compositions sont tournées vers la fragilité et la mélancolie, comme celle en hommage au soldat Américain le plus décoré de la Première Guerre Mondiale, Alvin York. « Soldado Distinguido ». La mélodie et la sonorité de trompette sont chargées d’émotion. Les premières notes du solo de piano à 3’17, me font penser au début de « My Funny Valentine ». « Fabrica de Conservas », morceau d’une grande douceur, nous berce dans une ambiance nostalgique. « Cuarentana » se clôture sur la « Cancion de Cuna Para Hara », où trompette et piano, transcrivent le caractère éphémère des choses. Si les thèmes se ressemblent, « Cuarentana » est un moment agréable, où les musiciens jouent avec raffinement, sur des rythmes chaleureux, des mélodies calmes et épurées.