Le plus grand organiste de Jazz de notre époque, a publié un album intitulé « Project Freedom » chaleureux et plein de groove. En guise de prélude Joey DeFrancesco vous propose quelques accords du morceau « Imagine ». Le titre éponyme très Hard Bop vous fera voyager à toute vitesse. Les nappes d’orgue sur lesquelles se posent des notes de sax, nous font rentrer progressivement vers ce thème joué comme un tourbillon. Des passages du thème me font penser au standard « You And The Night And The Music ». Le saxophone part dans un solo sur une grille à la structure peu commune. Le guitariste a lui aussi une fluidité phénoménale. Dan Wilson se rapproche de Peter Bernstein par le son et de Pat Martino par l’aisance technique. Le batteur Jason Brown à la frappe sèche apporte une sacrée dynamique. Le thème suivant « The Unifer » plus Soul laisse l’organiste partir dans des phrases Bluesy. Les nappes de clavier très cristallines soutiennent le saxophoniste Troy Roberts qui joue dans un esprit à la Sanborn. Les arpèges de guitare lumineux et les vibes solaires de l’orgue amènent vers un rythme Funk absolument entraînant. La métrique que nous cherissons celle en trois temps arrive sur le morceau « Better Than Yesterday ». Les flots de guitare sont absolument renversants. « Lift Every Voice And Sing » comporte des accents Blues et Folk. La guitare et le sax maintiennent une certaine euphorie a laquelle l’orgue participe. Sur le thème « One », la trompette donne une touche de sensualité. À 0’57, les notes de guitare surgissent sur ce rythme latin plein de convivialité. Joey Defrancesco reprend le thème de Miles Davis intitulé « So Near So Far », figurant sur l’album « Seven Steps To Heaven ». Cette mélodie porte l’espoir, la polyrythmie accentue l’impression festive. Sur les dédoublements de tempo, les solistes s’envolent à l’image de Troy Roberts ou de Dan Wilson qui livre un festival de chromatismes. Le quartet joue ensuite une ballade sensuelle intitulée « Peace Bridge » aux accents Coltraniens. Dans ce style Hard Bop, les formations jouent souvent un Blues mineur comme « Birks Works » ou « Mr PC ». Tel est le cas du morceau « Karma ». Le groupe rend un bel hommage au Gospel aux Work Songs avec le morceau « A Change Is Gonna Come ». L’orgue porte la flamme sonore incandescente auprès de laquelle les autres instruments puisent une énergie terrible. Sur un 12/8 les pentatoniques fusent de la part du guitariste. Le groupe clôture le disque par un morceau dont la métrique semble être un cinq temps. Le thème mélange dynamisme et apaisement. L’organiste nous enthousiasme toujours autant avec ses florilèges d’accords et ses phrases alliant Blues et Be-Bop. Avec des compagnons triés sur le volet, l’organiste réalise un disque dont on n’est pas prêt de se lasser.