Le vibraphoniste Américain sort un album d’esthétique Hard Bop.
Au milieu de compositions originales on trouve trois compositions de John Coltrane.
Les premières secondes sont de l’émotion pure. « early » n’est pas un thème construit mais une entrée dans l’univers musical. Au moment où je l’écoute, je pense au chef d’oeuvre « Crescent » de John Coltrane.
Les notes du sax alto du vibraphone, les ponctuations de batterie s’entremêlent pour créer un véritable souffle lyrique. Cette séquence introduit le magnifique « Equinox » de l’immense saxophoniste évoqué plus haut.
Le thème est joué par le saxophone alto d’Immanuel Wilkins dont la sonorité rappelle celle de Kenny Garrett, une sonorité légèrement crépitante.
Les improvisations sont éprises de spiritualité on entend l’invocation du Blues ces racines qui ne sont jamais loin. Le quartet enchaîne directement sur « Mellowdee » un thème d’envergure lui encore dans un esprit Coltranien.
La douceur de la mélodie est amplifiée par une batterie dont on sent un mouvement rythmique qui nous emmène. Le Free n’est pas loin mais j’aime ces séquences où l’on entend un minimum d’harmonie. Le saxophone est tiraillé entre chemins mélodiques et passages plus âpres. Le groupe emprunte le virage du swing.
Ce morceau est composé de plusieurs mouvements des passages méditatifs des séquences plus toniques et surtout empreintes de groove.
Le morceau « Chant » est un morceau aux couleurs de la souffrance.
Sur « What Am I Wainting For » les cuivres s’installent délicatement.
Le morceau « bach » est exposé au saxophone et à la flûte de Gabrielle Garo.
A la flûte et au sax les voix sont très harmonieuses. Le morceau voit la rythmique se dynamiser. Les lamelles de vibraphone telles du cristal et le voile doux de la flûte sont un très joli fond sonore pour le solo d’alto.
Le titre « Nublues » démarre par des notes jouées aux lamelles lumineuses.
Ces dissonances, ces arpèges rapides donnent le sentiment du tournis.
La lueur et l’espoir se sentent dès les premiers instants sur « Ya Know? ». Les interactions rythmiques du piano et de la batterie sont nombreuses et passionnantes. Le piano de Jeremy Corren place les accords avec un naturel déconcertant en accompagnement et en solo.
Toujours avec classe le quartet reprend « Evidence » signé Thelonious Monk celui qui a innové le Jazz en y apportant des accords nouveaux aux nombreuses dissonances. Le toucher du vibraphone est d’une grande sensibilité d’une infinie douceur. Le jeu de contrebasse et du batteur est très dynamique et varié comme on l’entend pendant le solo de saxophone et du vibraphone qui lance un solo des plus intenses. La frénésie des notes gagne le groupe pour les mises en place.
Quelle douceur que le son du saxophone alto sur « Central Park West », morceau aux progressions similaires à « Giant Steps ». Le piano et le vibraphone sont très doux dans l’attaque des notes avant que le rythme ne se dédouble.
Le vibraphoniste nous propose un voyage au pays des sons où son instrument et le saxophone s’enrobent l’un et l’autre pour une musique élégante où les harmonies modernes s’enchaînent sur fond d’acrobaties rythmiques de la part du pianiste du contrebassiste Kanoa Mendenhall et du batteur Jeremy Dutton. « nublues » est un disque plein de sensibilité.