Post Jazz

NOUVEAUTÉ ALBUM/ JOE FIEDLER’S BIG SACKBUT/

Ce projet et cette formation se détachent par leur originalité. Le tromboniste constitue un quartet avec deux autres trombones et un tuba. En jouant dans une telle configuration, sans rythmique, ni contrebasse ni batterie, ces musiciens ont un goût prononcé pour la prise de risques. Le premier morceau « Peekskill » est introduit par le tuba qui permet aux trombones de dérouler des motifs fins, légers dans le swing. « Devil Woman » commence par des improvisations de trombone qui s’amusent avec les sonorités. « I’m in » commence par un motif à la Thelonious Monk proche du morceau « Well you needn’t ». Après une introduction de plus d’une minute, les trombones exposent une mélodie assez syncopée dans un esprit be-bop. On écoute la section cuivres qui donne l’impression de jouer des improvisations collectives. Les voicings sur « Ways » sont délicats, la mélodie est apaisante avec quelques accents de Soul. Les harmonies sur « Chicken » sont sensuelles, les voix sont écrites avec justesse, et les arrangements sont de la dentelle. Avec une introduction fortement imprégnée de blues sur « Bethesda Fountain », le tromboniste a la flamme du groove. Le tuba lance une ligne de basse qui bouge bien. Le très joli motif à 3’19 est suivi du solo de trombone stimulé par la ligne souple du tuba. Ce groupe présente des arrangements sophistiqués, et joue aussi des choses plus traditionnelles comme le blues avec « Yankee-now how » et un morceau également bluesy avec « Su Blah Blah Buh Sibi ». A la fin avec « Tonal Proportions » le vamp des trombones lancé avec légèreté et la ligne du tuba annoncent une mélodie émouvante et très touchante. Ce quartet avec cette structure peu commune propose une musique entre classicisme et orchestrations modernes. Il parvient à nous captiver sans présence de rythmique, ce qui est assez rare pour du Jazz.

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