Le trompettiste Jeremy Pelt continue de tisser sa toile dans le monde du jazz avec son dixième et dernier album « Woven », qui démontre une fois de plus sa maîtrise et sa créativité musicale.
Il nous propose dans cet album un véritable « tissage » sonore, fait de tonalités mineures, de passages rapides et d’interludes romantiques qui s’entremêlent subtilement pour le plus grand plaisir de nos oreilles.
Jeremy Pelt, né en 1976 en Californie, s’est imposé comme l’un des trompettistes les plus talentueux de sa génération. Après des études au Berklee College of Music, il s’est installé à New York en 1998, où il a rapidement attiré l’attention des grands noms du jazz.
Pour « Woven », Pelt s’est entouré des musiciens fidèles de son quintet et des synthétiseurs de Marie-Ann Hedonia. On retrouve Jalen Baker au vibraphone, qui sait créer une atmosphère aérienne et rêveuse en fusionnant le post-bop avec des éléments de jazz fusion, le talentueux Ukrainien Misha Mendelenko à la guitare, le solide Leighton Harrell à la basse, et l’étoile montante de la batterie Jared Spears.
L’album « Woven” est le dixième opus de Pelt en tant que leader, démontrant sa constance et son évolution artistique. Pelt y déploie son lyrisme caractéristique et sa maîtrise technique de la trompette. Son style, qui allie une sonorité chaude et enveloppante à une précision remarquable, est au cœur de cette nouvelle œuvre.
Pelt témoigne avec “Woven” de sa capacité à naviguer entre des compositions énergiques et des ballades émouvantes.
L’album démarre par un “Prologue” spectral et des sons synthétiques auxquels viennent se mêler le vibraphone envoûtant de Jalen Baker et la trompette en sourdine de Jeremy Pelt. Suit avec le titre “Rhapsody” une étonnante rythmique vocale, rejointe par les musiciens du quintet pour un morceau bop un peu irréel.
“Afrofuturism” nous propose un dialogue mélodique entre la trompette et le vibraphone. “Dreamcatcher”est peut-être le meilleur morceau de cet album ; il allie un rythme syncopé au retour d’effets synthétiques, et nous propose un solo éclatant de Jared Spears.
Puis ce sont deux moments de douceur avec “Michelle” et “Fait weather” avant de plonger dans un long morceau plus expérimental “Invention 2”, qui semble s’inspirer des Head Hunters dans leur meilleurs moments.
L’album se conclue sagement sur le beau morceau “Labyrinth”.
L’approche musicale de Jeremy Pelt, ancrée dans la tradition du jazz tout en restant résolument moderne, fait de lui un artiste captivant et de cet album une belle découverte de ce début d’année.
Si vous êtes amateur de jazz moderne joué avec passion et virtuosité, « Woven » de Jeremy Pelt est un album à ne pas manquer. Laissez-vous emporter par la trompette magistrale de Pelt et découvrez les nouvelles textures sonores qu’il a su tisser avec son quintet.