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NOUVEAUTÉ ALBUM/ JEAN PIERRE COMO/MY DAYS IN COPENHAGEN

Le pianiste Français Jean-Pierre COMO réalise souvent des disques contenant presque exclusivement des compositions originales.

Il arrive souvent que les musiciens ressentent le besoin d’un retour aux sources. On peut citer Mike Stern qui publie en 1992 « Standards And Other Songs ».

Aujourd’hui, le co-fondateur de Sixun est dans cet état d’esprit et publie « My Days In Copenhagen », une session en trio consacrée aux standards de Jazz. Entouré de musiciens Danois comme le contrebassiste Thomas Fonnesbæk Rasmussen et le batteur Niclas Campagnol, Jean Pierre Como s’en va sur les chemins du Swing pour notre plus grand plaisir.

Le disque commence par le thème « You And The Night And The Music », une mélodie romantique chaleureuse que le trio fait swinguer avec un optimisme débordant et ce des l’ouverture, sur l’exposition du thème et pendant le solo. Des phrases en notes simples qui alternent avec voicings sur des débits soutenus.

Sur « You Don’t Know What Love Is », un arpège de piano évoquant la fragilité se tisse quelques mesures avant que le contrebassiste interprète la mélodie avec grande émotion. Au cours de l’improvisation, Jean Pierre Como puise dans cette magnifique mélodie une improvisation sobre où les notes sont simplement belles.

Pour « Oleo »,le trio part sur les harmonies de la grille dont le thème est exposé par le pianiste et le contrebassiste. Sur la seconde partie ce dernier part dans une walkin bien fluide que le pianiste rejoint pendant quatre mesures.

L’originalité de cette version est l’insertion d’une pédale au piano et à la basse pendant des séquences entières.

Lyrique est l’introduction au piano de « Stella By Starlight ». La cellule rythmique jouée par la contrebasse et la batterie ressemble à un jeu en trois temps. Le pianiste grandement inspiré par le swing du batteur et de la contrebasse atteint des sommets.

Sur la plage suivante il rend hommage à Jobim avec la chanson « Triste ». Sous ses doigts de velours le pianiste joue le thème avec délicatesse et sensualité. Avec une maîtrise des nuances, le contrebassiste est tel un chat qui se promène au fil des notes.

Les phrases de Jean Pierre Como sont si étincelantes que vous n’aurez aucun mal à imaginer le Brésil et ses danses.

Petite séquence intimiste, le titre « Leadin To » est une introduction au standard si romantique « My One And Only Love », chef d’oeuvre du répertoire repris notamment par John Coltrane avec Johnny Hartman ou encore par Michael Brecker. Ce toucher étant grandiose, j’y entends les influences de Keith Jarrett comme nous le relate Jazz Magazine de ce mois d’Octobre.

Au fil de l’écoute, je prends conscience que ce disque comme est une perle. La contrebasse avance sur la pointe toujours parfaite, avec des balais de batterie absolument magiques.

La rythmique garde un jeu toujours sobre sur le standard « Bye Bye Blackbird ». L’histoire en impro est toujours magnifique. Le drive de batterie, la ligne de contrebasse ainsi que le jeu du pianiste nous font dire qu’on est en compagnie d’un très grand trio.

La séquence de 1’41 à 1’47 est grandiose par le tourbillon intense des notes.

Au cours de l’interprétation de « Lover Man », on entend un musicien qui caresse les touches de son piano et agrémente son jeu de notes bluesy.

Pour le solo de contrebasse, le toucher langoureux de Thomas Fonnesbaek et les accords de piano parviennent au mariage idéal.

Enfin pour clôturer ce très beau disque Jean Pierre Como nous propose une composition originale « Starry Sea » en piano solo. Il va chercher des choses un peu plus sombres en déroulant de magnifiques voicings.

Quelques jours après avoir écrit la critique du disque de Laurent Coulondre, les pianistes Français nous ravissent véritablement

« My Days In Copenhagen » nous a tellement enchanté que nous l’écoutons en boucle depuis hier. Nous assistons à un grand moment de musique où l’interaction entre ces trois artistes est très élevée alors qu’ils ne se connaissaient même pas avant de se retrouver en studio.

Le pianiste et ses compagnons aiment les nuances, truffent leur jeu de respirations et de phrases plus dynamiques. Précisons que ces trois musiciens se sont retrouvés en studio et

Cette session produite chez « L’âme Soeur Production » est le commencement d’un très grand trio que vous pourrez écouter en live le 18 et 19 novembre prochain au Sunside Sunset.

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