Le saxophoniste J.D Allen nous propose avec ce nouvel album, un retour aux sources du Jazz.
Il explore le Gospel et le Blues. Le disque a un côté roots.
La tourne de contrebasse en trois temps nous plonge dans un climat apaisant et tranquille dès le morceau d’ouverture. Les sonorités du guitariste Charlie Hunter et la reverb nous font penser à Bill Frisell. La guitare s’imbrique à merveille avec l’esprit du morceau « Up South ». Après un solo de Charlie tournant autour de la pentatonique, le saxophoniste arrive avec des motifs intéressants. La batterie part en solo vers la fin avec en fond ce motif redondant.
Les musiciens puisent encore dans le Blues puisque le morceau « This World Is A Mean World » s’inscrit dans un Gospel qui prend aux tripes.
La guitare joue avec le slide et le saxophone sort des motifs simples sur ce rythme qui swingue.
La souffrance et la guerre sont relatées dans la troisième composition « The Werk Song ». La contrebasse puissante improvise autour du motif de guitare et de saxophone. Le saxophone invoque les esprits la transcendance.
Plus soul est le titre suivant « Hammer And Hoe » qui semble partir vers un ternaire.
Les motifs toujours redondants inspirent le guitariste qui essaie de rester fidèle aux racines.
Moment de calme avec la balade « You Don’t Know Me » et les notes en palm mute de Charlie Hunter.
Le guitariste m’épate par ses idées à partir d’un matériau harmonique très simple pour accompagner le saxophone de J.D Allen bien rond.
Les séquences sont plus abstraites lors de « Jackie And Johnny ». Le vide est pesant.
« Mickey And Mallory » est également un moment de calme et de recueillement. La sobriété est de mise pour la contrebasse et la batterie de Rudy Royston Rudy Royston Music.
« A Mouthful of Forevers » est le troisième mouvement de cette séquence exprimant l’interrogation et le flou.
La guitare joue un motif assez amusant rappelant les climats de western.
Le motif joué par Charlie Hunter aux accents Country est là aussi amusant pour le titre « The Battle Of Blair Mountain ». JD Allen laisse sortir quelques motifs bluesy agrémentés de chromatismes.
Sur la contrebasse lourde et solennelle de Greg August la guitare et le saxophone dialoguent en échangeant des motifs qui sont toujours enracinés.
« Down South » est une sorte d’épilogue à cette belle aventure que les quatre musiciens nous offrent, un retour dans le temps. On y entend la tourne de contrebasse du premier morceau qui revient. Le saxophone est tourmenté comme on l’entend entre 1’53 et 2’08 avec des notes aux valeurs longues comme si le saxophone était tourmenté.
Cet album retraçant l’Histoire du Jazz en célébrant ses racines nous propose un voyage à travers l’Histoire des Etats Unis au fil des différents morceaux. Les compositions abordent l’esclavage ses souffrances, l’exil de certains noirs vers les Etats du Nord et la bataille des travailleurs en 1921.
« Americana Vol 2 » est une belle fresque au cours duquel nous ressentons beaucoup d’émotions autour de la tristesse mais aussi autour de l’espoir.